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Grand Angle

Maroc : La forte baisse du taux de remplissage des barrages pourra-t-elle impacter l'agriculture ?

Le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement a annoncé une baisse importante des réserves en eaux dans les barrages du royaume à fin août par rapport à la même période l'an dernier. Or, le niveau élevé de l'an dernier n'a pas empêché l'agriculture d'être impactée par la faible pluviométrie. Cette année encore, les pluies de fin d'année seront déterminantes pour la campagne agricole. Et selon un expert, il est temps pour le Maroc de mettre fin à cette dépendance. Explications.

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Le taux de remplissage des barrages au Maroc est passé à moins de 57,8% à fin août, contre 72,4% à la même période l'année dernière, a annoncé le ministère de de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, rapporte la MAP. Dans des déclarations à la presse, la ministre déléguée chargée de l'Eau, Charafate Afilal, a tenté de rassurer en affirmant qu'en dépit de cette baisse, les réserves actuelles sont "en mesure de satisfaire les besoins nationaux [...] d'irrigation" notamment.

Impact limité des barrages

Le professeur Mohammed-Said Karrouk nuance également l'impact de cette baisse sur les performances agricoles. "Les barrages devraient normalement se retrouver à leur plus bas niveau de réserves, vu que le mois d'août marque la fin de l'année hydaulique", explique à Yabiladi le climatologue.

Cependant, sur l'ensemble des terres agricoles, 15% seulement sont équipées en système d'irrigation. "Et une partie de ces terres est irriguée par les rivières, c'est ce qu'on appelle la petite et la moyenne hydraulique", nous explique le professeur Larbi Zagdouni, expert en Agriculture et enseignant à l'Institut vétérinaire et agronomique Hassan II de Rabat. "Or, poursuit-il, ces rivières sont alimentées par les pluies". Du coup, "s'il ne pleut pas assez, c'est toute l'agriculture qui est mise à mal, peu importe le niveau de réserves dans les barrages", précise-t-il.

Mettre fin à la dépendance de l'agriculture vis-à-vis des pluies, un "impératif"

D'après le Professeur Zagdouni, "il est aujourd'hui impératif que le Maroc trouve des solutions pour que l’agriculture soit moins dépendante de la pluie". En novembre 2013, l'Etat a mis en place un programme national visant à augmenter les superficies irriguées (+500 000 hectares sur 10 ans), améliorer les techniques d'irrigation et mieux gérer les ressources hydriques. Tout cela, pour atteindre les objectifs nationaux de productivité agricole.

Le Professeur Zagdouni regrette cependant que des programmes sont ainsi régulièrement mis en place sans - la plupart du temps - aboutir aux résultats escomptés. A titre d'exemple, "il y a trop de tapage autour du Plan Maroc Vert (PMV). Les responsables n'hésitent pas à dire à chaque fois que les résultats agricoles sont obtenus grâce à ce programme, alors qu'on reste malgré tout dépendant de la pluie", remarque l'expert. Et d'ajouter, mi-confiant, mi-fataliste : "Restons optimistes et croisons les doigts pour qu'il pleuve dans les mois à venir". 

Prévisions difficiles pour l'automne

Du côté des spécialistes de la question climatique, c'est l'incertitude. La campagne agricole démarre bientôt et difficile de savoir à quoi il faudrait s'attendre. "L'automne est très sensible. Soit on observe une continuité de l'été au début, en septembre, soit il y a une baisse des températures. Ce qui n'est pas sensé déterminer la pluviométrie, mais pour l'instant, on ne sait pas s'il va pleuvoir ou pas", confie le Professeur Karrouk. "En raison, du réchauffement climatique observé sur l'ensemble de la planète, le cycle de l'eau évolue désormais différemment", explique-t-il.

Les autorités se sont montrées très optimistes pour la campagne agricole à venir, mais jusqu'à ce qu'elles réalisent leurs programmes pour l'amélioration de l'irrigation et la construction de nouveaux barrages, la pluie conditionnera encore et toujours l'agriculture chérifienne. La célèbre maxime "Gouverner, c'est pleuvoir !" reste donc toujours d'actualité.

Nos responsables tatonnent
Auteur : netstat
Date : le 28 août 2014 à 22h09
Notre gouvernement a toujours été incapable de résoudre les problèmes au bon moment et à moindre coût et ceci est aussi le cas pour cette dépendance climatique.
Nos responsables ont toujours été incapable de penser à long terme d'où une économie se dirigeant vers l'impasse, à titre d'exemple on a fait du Maroc vert un grand écho sans se soucier du marché, par conséquent les agriculteurs ont dû jeter leurs agrumes dans les rivières, faute de clients, lors de la dernière campagne.
Aussi l'industrie avec une plus grande plus-valu a été sacrifier au détriment de l'agriculture alors que cette dernière dépend de la pluie.
En plus à qui profite ces barrages si ce n'est à la classe dirigeante et aux militaires.

Bref barrages ou pas le petit agriculteur est condamné à disparaître.
Gouverner c est pleuvoir en 2014 !
Auteur : Benichou idir
Date : le 28 août 2014 à 18h27
Qu attend le gouvernement Benky izlamiste envoyé par Dieu ! de rédiger une requête urgente pour demander la pluie ???
La compagne a soif ! l eau se fait rare dans les douars ou des disputes éclatent ! les petits fellahs misérables agonisent dans l indifférence totale - le : PLAN JAUNE les extermine ! le Pan Vert est réservé aux gros prioritaires privilégiés et assurés !
eau de mer
Auteur : paysan81
Date : le 28 août 2014 à 09h28
Est ce qu'il n'y a pas un moyen pour remplacer la baisse des pluies par de l'eau de mer desale ?

sans distiller mais juste avec de l'évaporation le soleil c'est pas ce qui manque

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