Après les carburants, les autorités algériennes viennent de lancer une guerre contre la contrebande des produits alimentaires à destination du Maroc. Le ministère des Finances innove et instaure une autorisation de circulation desdits produits vers les zones frontalières avec le royaume. Un passavant que la population juge discriminatoire.
Grève des commerçants en pleine saison estivale
L’entrée en vigueur de ces mesures a eu pour effet immédiat la flambée des prix de la baguette du pain, le lait en sachet, le yaourt et la bouteille d'eau minérale à Maghnia et ses environs, notamment dans certaines stations balnéaires prisées par les Algériens, rapporte plusieurs médias locaux.
La fameuse circulaire du département des Finances a provoqué une levée de boucliers des clients solidaires avec les petits commerçants, avec à la clé des actions de protestations qui vont crescendo. Elles ont commencé par un blocage par la population des axes routiers, ensuite les épiciers du coin ont rallié le mouvement en décidant depuis le samedi 16 août, de baisser les rideaux de leurs boutiques en pleine saison estivale. Une grève qui est entrée dans son quatrième jour sans qu’une issue ne soit à l’horizon.
Une grève qui n’est pas sans rappeler celle de 2012
Des supports algériens indiquent que les citoyens des localités frontalières avec le Maroc paient un lourd tribut suite à la politique du gouvernement algérien de lutte contre la contrebande des produits de large consommation. Ils exigent qu’ils soient mis sur un pied d’égalité avec les autres habitants du chef-lieu de la wilaya de Maghnia. C’est ce qui explique la vague de solidarité des habitants avec les commerçants.
Le wali a depuis, tenté une médiation en vue de calmer la colère des citoyens. Toutefois, sa marge de manœuvre est très réduite. Il ne peut en aucun cas modifier ou suspendre une circulaire ministérielle. Cette grève qui paralyse l’extrême ouest algérien n’est pas sans rappeler celle d’avril 2012. A l’époque des propos d’un responsable local accusant les commerçants de gros et de détail d’être des contrebandiers, ont été à l’origine du débrayage.