Il y a de fortes chances que Mohammed VI ne participe pas au sommet Afrique-Etats-Unis, prévu les 5 et 6 août, à Washington. Une première et une vielle promesse, datant de 2008, du candidat Barak Obama.
Sous couvert d’anonymat, un responsable américain, cité par l’agence AFP, annonce la nouvelle, sans toutefois donner les raisons d’une telle absence. Le président égyptien, Abdelfattah Al Sissi aurait, selon la même source, également décliné l’invitation du locataire de la Maison Blanche.
Le geste de Mohammed VI serait-il lié à la situation qui prévaut à Gaza ?
Le geste de l’homme fort au Caire est, dans une certaine mesure, compréhensible. Il est fort probable que l’ex-maréchal ait agi de la sorte en représailles à son éviction de la première mouture de la liste des invités, publiée en janvier dernier. A l’époque, l’administration Obama avait classé l’Egypte parmi les Etats peu respectueux des règles les plus élémentaires du jeu démocratique, une conséquence directe de la destitution, du 3 juillet, du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans.
Une mesure qui avait frappé, également, l’Erythrée, la Guinée-Bissau, la République centrafricaine, le Soudan du Nord du général-président Omar El Bachir, sous le coup d’un mandat d’arrêt délivré par le TPI (tribunal pénal international) et le Zimbabwe du dictateur Robert Mugabe. Par ailleurs, à cause de la propagation du virus Ebola, les chefs des Etats du Libéria, Guinée et Sierra Léone ont décidé de ne pas participer également cette réunion.
Dans des déclarations à Yabiladi, une source justifie l’absence de Mohammed VI au sommet Afrique-Etats-Unis par la situation qui prévaut à Gaza, avançant la possibilité que le roi, en sa qualité du président du Comité d’Al Qods, ait pris la décision de bouder la réunion afin de marquer son mécontentement face au soutien américain à l’agression israélienne. D’autant qu’hier des informations ont fait état de la livraison d’armes et de munitions américaines à l’armée israélienne.
Un argument sérieux mais expliquerait-il à lui seul l’absence du roi ? En tout cas le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, est pressenti pour prendre la tête de la délégation marocaine à Washington.