Plusieurs Algériens et Syriens profitent de l'opération Transit pour entrer à Melilia via Beni Ensar, a indiqué mardi l'Unité de la police fédérale espagnole (UPF) au site d'information El Faro. D'après la même source, la pratique s'est accentuée ces derniers jours marqués par une affluence des voyageurs à l'occasion de l'Aid.
Ces migrants se sont faufilés parmi les milliers de voyageurs, présentant des pièces d'identité marocaines et trompant la vigilance des agents. Selon l'UPF en effet, ces Algériens et Syriens ont acheté les passeports de Marocains à qui ils partagent une certaine ressemblance physique. Du coup, il n'était pas aisé pour les agents espagnols de détecter les différences de traits.
Le manque d'agents et de traducteurs, talon d'Achille de la police espagnole
D'après la police fédérale, le nombre insuffisant d'agents conjugué à l'affluence des passagers tant pour la phase aller que celle retour, a amplement favorisé cette entrée irrégulière des migrants dans la ville autonome. En outre, les longues files d'attente (jusqu'à 5 heures de temps) générées par le pic de passages ne laissaient que quelques secondes aux agents pour le contrôle des identités.
De plus, les Algériens et Syriens s'expriment en arabe. Or, il y a un manque de traducteur maîtrisant cette langue au niveau de la frontière, côté espagnol. Pour l'UPF, tous ces paramètres ont renforcé la difficulté du contrôle.
Un autre pic d'affluence est attendu dans les prochains jours après les festivités et la police fédérale espagnole entend mettre les bouchées double pour empêcher au maximum les entrées irrégulières dans la ville autonome.
L'emprunt de l'identité marocaine est devenu ces derniers mois une technique prisée par les candidats à l'immigration irrégulière vers les enclaves sous occupation espagnole. En février dernier, de nombreux Syriens usaient de faux passeports marocains pour entrer à Ceuta, quand des Subsahariens se maquillent pour ressembler aux Marocains.