Selon des sources judiciaires, les faits remonteraient à la nuit du 13 au 14 juillet. Au petit matin, des tags islamophobes auraient été découverts sur le mur d’enceinte de la mosquée en chantier d’Hérouville, en banlieue de Caen. Des croix gammées et des croix celtiques accompagnaient les inscriptions «Islam hors d’Europe», «Ni islam ni burka», et le nom de Charles Martel, roi de France qui avait repoussé l’invasion arabe en France au moyen-âge, était entouré de cœurs.
D’après l’AFP et plusieurs médias français, une enquête aurait été ouverte, et aucun élément ne permettrait pour le moment d’identifier le ou les auteurs de cet acte. En attendant, c’est la grosse indignation, du côté de la communauté musulmane de la ville, pour qui ce type d’agression est une première.
Alors que ces profanations interviennent le jour même de la fête nationale française, le gouvernement a réagi par l’intermédiaire d’Eric Besson, ministre de l’Immigration. Dans un communiqué, il déplore la «lâcheté» et «une extrême imbécilité» de ces actes. Même son de cloche du côté de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), qui a publié sur son site un communiqué condamnant les profanations et leurs auteurs.
Khalil Mounir, responsable régional du Conseil français du culte musulman, qui s’est rendu sur les lieux, a déclaré à la chaine télévisée France 3 : «c'est quelque chose qu'on a vu venir, parce que ça s'est répété ailleurs en France, parce qu'il y a un climat politique et même intellectuel qui alimente cette vague de racisme contre des musulmans». Khalil Mounir revient ainsi sur une ambiance politique qui a vu la loi contre le port du voile intégral dans les lieux publics être validée par l’Assemblée nationale française en début de semaine.
Pour certains jeunes d’Hérouville, interrogés par la radio Fance Info, il est clair qu’il ne faut cependant pas donner trop d’importance à ces actes et à leurs auteurs, car «ça leur donnera encore plus envie d’agir». Ils comptent cependant sur les autorités pour que les profanations soient sévèrement punies «que ce soit pour les sites musulmans, chrétiens, ou juifs».
Rappelons que le suivi plus efficaces des actes à caractère islamophobe avait fait l’objet d’une convention entre le CFCM et le gouvernement français le mois dernier.