Mustapha Ramid, ministre de la Justice, a reconnu mardi 22 juillet devant la Chambre des représentants, l'existence de «bandes spécialisées» dans l’appropriation illégale de biens immobiliers immatriculés. «Les plaintes présentées par les citoyens victimes de ces opérations ont été examinées et font ressortir des cas d'appropriations illégales à Casablanca au titre des années 2012 et 2013, à fait savoir Monsieur Ramid», selon la MAP.
Il a assuré que la Justice saurait rétablir chacun dans son droit, mais en attendant, il exhorte donc les propriétaires de biens immobiliers à consulter les services de la Conservation foncière une fois tous les quatre ans afin de vérifier si leur bien est toujours immatriculé à leur nom.
Un même nom dans 6 affaires différentes
Si le ministre n'a vraisemblablement fait référence à aucune affaire en particulier, ses propos font du moins échos aux plaintes de nombreuses familles françaises ayant vécu au Maroc et dont les biens ont été détournés et volés, en particulier au moment de leur héritage. Ces familles se sont regroupées au sein de l'association Droit et justice au Maroc, il y a plus d'un an. «C’est avec une réelle joie que nous constatons que le message d'alerte que nous avons lancé, est non seulement entendu par les plus hautes instances judiciaires marocaines qui nous soutiennent, mais qu'en plus une réponse claire est donnée par Monsieur Mustapha Ramid, ministre de la Justice du Royaume», indique l'association dans un communiqué, aujourd'hui, jeudi 24 juillet.
Le 12 février, déjà, le tribunal de première instance d’Aïn Sebaa, avait condamné à de la prison 6 personnes, dont un certain, Mustapha Him, pour avoir détourné l’héritage d’un couple de juifs marocains dont le véritable héritier, Gérard Bénitah, résidait en France. Ils avaient volé pour près de 139 millions de dirhams à ce seul couple. Me Khalfaoui, un avocat accusé d'abus de confiance et de recel, condamné à 1 an de prison a été récemment radié de l'ordre des avocats. «Mustapha Him est impliqué dans au moins 6 autres affaires de spoliations immobilières» portées devant la justice marocaine à Casablanca, selon Viviane Sonnier, avocate française de Gérard Bénitah et saisie de plusieurs dossiers de spoliations au Maroc.