Menu

Grand Angle

Délocalisations vers le Maroc : Quand les hôpitaux s’y mettent…

L’Hôpital Beaujon en région parisienne aurait récemment émis l’idée d’externaliser certains de ses services au Maroc, rapporte l’hebdomadaire français L’Express. L’idée, qui a suscité une vague de protestations dans l’Hexagone, risque de mourir dans l’œuf.

Publié
Les Urgences de l'hôpital Beaujon. Source : L'Express
Temps de lecture: 2'

Le principe est de sous-traiter la saisie des comptes-rendus médicaux depuis le Maroc, à travers une société française. En l'occurence, il s'agit de la M-Secure IT, spécialisée dans la sécurité informatique, et disposant d’une filiale marocaine. Cette opération avait l’avantage d’offrir des coûts réduits pour la saisie (1 euro la page de compte-rendu), et de plus, la direction de l’hôpital comptait utiliser ce service afin de diminuer la charge de travail de son personnel, et aussi pour faire face à un manque d’effectif.

Bémol, certains syndicats français ne l’entendent pas de cette oreille, dénonçant au passage un programme de suppression de postes et un transfert d’activités vers le Maroc, ce dont la direction de l’hôpital se défend. Anne Costa, directrice par intérim de l’hôpital explique ainsi qu’il «ne s'agit pas du tout d'un programme de suppression de postes (…) mais d'une aide aux secrétaires médicales en cas de surcharge de travail ou quand plusieurs d'entre elles sont indisponibles».

Elle justifie aussi le recours à ce service pour pallier les retards dans le processus de recrutement. Un argument invalidé par le syndicat «Force ouvrière», qui atteste qu’il y a «des secrétaires compétentes en CDD dans l'hôpital, dont les contrats ne sont pas renouvelés».

Autre problème majeur relevé dans L’Express et auquel se frotte la proposition, celui de la confidentialité des dossiers médicaux, qui ne seront donc plus traités par des personnes qui connaissent ces dossiers. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) souligne à cet effet que «le Maroc s'est doté d'une loi de protection des données mais elle n'est pas encore reconnue comme adéquate par l'Union européenne».

Voici un autre projet de délocalisation qui risque de prendre du plomb dans l’aile, après les centres d’appel. En attendant la suite de l'affaire, sur laquelle la CNIL devra se prononcer, ce projet de délocalisation pourrait  adopter la formule du volontariat, les services se sentant surchargés pouvant y faire appel. Aucun candidat ne se serait pour le moment manifesté, souligne L’Express. 

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com