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Grand Angle

Maroc / Endettement : Le mythe du riche flambeur avéré ?

C’est le constat paradoxal qui ressort dans L’Economiste, qui cite ce mercredi un récent rapport de Bank Al Maghrib (BAM) sur l’état des crédits non remboursés, qui semblent plus importants chez les personnes à revenus aisés. Paradoxal, mais pas totalement dénué de sens…

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Les riches sont bien les plus mauvais payeurs! Source: L'Economiste
Temps de lecture: 2'

Le rapport de BAM cité dans le quotidien L’Economiste fait état d’une hausse des créances en souffrances (CES), autrement dit, des emprunts non remboursés pour l’année 2009, pendant que leur taux de couverture notamment par les approvisionnements bancaires est en baisse.

Les premiers concernés par ce constat, les sociétés de financement, principalement les «sociétés de crédit à la consommation», dont le taux de CEF aurait pratiquement doublé en un an, pour avoisiner aujourd’hui les 15%, tandis que le taux de couverture aurait chuté de 5 points.

Si pour l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) une telle situation traduit une confiance accrue dans le recouvrement des dettes contractées, L’Economiste parle d’une «lecture optimiste» de la situation.

Il soulève un fait de prime abord surprenant : les taux de crédits non remboursés sont plus importants pour les personnes à revenus aisés. Pour confirmer cet état des lieux, le quotidien avance les statistiques suivantes : en 2009, le taux de CES est de 16%, et supérieur de 3 points par rapport à 2008, pour une catégorie d’emprunteurs dont le revenu est supérieur à 20 000 Dhs. En revanche, ce chiffre est de l’ordre de 9% et en net recul par rapport à 2008, lorsqu’il s’agit des personnes ayant un revenu compris entre 4000 et 5000 Dhs.

Le constat a de quoi surprendre, quand on sait, d’après L’Economiste que «le taux d’endettement est inversement proportionnel au revenu». En d’autres termes, pour un revenu de 24 000 Dhs par exemple, le taux d’endettement moyens ne serait que de 10%, et donc une grande partie du montant reste disponible.

Une explication serait à chercher dans la facilité, pour les personnes à revenus aisés de réaliser des dépassements dans leurs budgets déjà assez conséquents. Comme le mentionne l'Economiste, «la délivrance rapide d'un crédit ne fait aucun doute» quand on est un client aisé d'une banque. Le quotidien ajoute que question standing, les riches auraient souvent plus de mal à diminuer leur train de vie. Il cite un professionnel du secteur, selon qui «l'image du riche flambeur n'est pas qu'un cliché, elle est quelques fois bien réelle.»

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