Après une longue absence, Hamid Chabat est réapparu, hier soir, dans l’hémicycle. C’est même lui qui a présenté la déclaration de son parti sur le bilan du mi-mandat du cabinet Benkirane. Ce fut un long fleuve de critiques, souvent des attaques contre le chef du gouvernement en personne et sa formation politique.
Ne faisant pas dans la dentelle, le secrétaire général de l’Istiqlal a invité Abdelilah Benkirane à expliquer «à l’opinion publique ses relations avec l’Etat islamique (ancien Etat islamique en Irak et au Levant) et le Front Annosra». Deux organisations très actives sur les fronts syrien et irakien.
Benkirane et le Mossad ?
Poursuivant sur sa lancée, Chabat a appelé le chef du gouvernement à s’expliquer sur les prétendues liens avec «les services sionistes du Mossad». Certains députés et conseillers de l’Istiqlal ont applaudi les accusations de leur chef. En revanche, c’est avec des rires que l’intéressé a réagi.
Une réaction qui a apparemment incité Chabat a opéré un léger recul dans sa stratégie offensive contre son principal adversaire. «Sur cette question, nous demandons juste des éclaircissement au chef du gouvernement», a-t-il nuancé. De tels propos peuvent conduire Chabat devant la justice pour «diffamation» et «accusations sans produire de preuves».
Et d’enchainer en revenant trois ans en arrière, avançant que les Marocains sont parfaitement au courant des agendas internationaux à l’origine des mouvements de contestations qui ont secoué la région en 2011. «Ils connaissent les courants concernés par cette vague dans le monde arabe». Une allusion aux mouvements islamistes portés au pouvoir grâce au «Printemps arabe». Le PJD en fait d’ailleurs partie.
«Benkirane, le plus mauvais chef de l’exécutif»
Une fois la longue parenthèse sur l’Etat islamique et le Mossad fermée, le patron de l’Istiqlal a initié la phase 2 de son réquisitoire, estimant que «Benkirane est le plus mauvais chef de gouvernement dans l’Histoire du Maroc», réduisant les réalisations de ce cabinet à de simples effets d’annonces destinées à la consommation médiatique.
L’Istiqlalien a cité pour preuve, le ferme engagement du PJDiste, répété lors de la campagne électorale et au début de son mandat, à combattre la corruption et la dépravation avant de se résigner à jeter les armes et décréter une «amnistie» contre les auteurs de ces crimes.
Chabat s’est dit, par ailleurs, convaincu que le cabinet dirigé par les islamistes n’a pas amené la stabilité au pays. Pour Chabat la spécificité marocaine est le résultat «d’un long et responsable engagement des forces nationalistes, démocratiques et de la monarchie».