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Etats-Unis : Les musulmans poussés à commettre des attentats par le FBI ?

Dans un rapport publié ce lundi, Human Rights Watch dénonce la violation des droits de l’homme dans les poursuites judiciaires américaines liées au terrorisme. Selon l’ONG américaine, le FBI aurait «encouragé, poussé et parfois même payé» des musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats. Des exemples à l’appui. Détails.

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Rezwan Ferdaous, citoyen américain, a été condamné à 17 ans de prison après avoir plaidé coupable d’une tentative d’attaque d’un bâtiment fédéral. En réalité, selon Human Rights Watch, le jeune homme de 27 ans était la cible d’un programme d’infiltration du FBI. Un informateur avait infiltré la mosquée à laquelle il se rendait. Ensemble ils ont conçu un plan pour attaquer le Pentagone et le Capitole, le FBI leur fournissant de fausses armes et le financement nécessaire au voyage de Ferdaous. Pourtant, le jeune homme était mentalement instable. Et c’était si grave que son père avait dû abandonner son emploi pour s’occuper de lui. Une maladie dont l’agent du FBI avait reconnu l’ «évidence». Malgré cela, la condamnation a été prononcée.

Ahmed Omar Abu Ali a, quant à lui, écopé de l’emprisonnement à perpétuité après avoir été reconnu coupable de complot, de soutien matériel à des terroristes, et de complot pour assassiner le président américain. Cependant, le jeune homme était passé aux aveux sous le coup de la torture. Il avait été fouetté et menacé d’amputation.

Plusieurs exemples de ce genre sont mentionnés dans le rapport de HRW publié lundi et intitulé «Illusion de justice, violation des droits de l’homme dans les poursuites judiciaires américaines liées au terrorisme». D’après l’ONG, la police fédérale américaine (FBI) a «encouragé, poussé et parfois même payé» des musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats, au cours d’opérations de filatures et clandestines montées de toutes pièces après le 11-Septembre.

«Cesser de traiter les musulmans américains comme des terroristes»

Emprisonnés, ces hommes sont parfois soumis à de pires conditions de détention : isolement, absence de contact avec la famille, etc…, dénonce HRW. Dans un communiqué de presse, l’ONG affirme que «le FBI pourrait avoir créé des terroristes chez des individus respectueux de la loi en leur suggérant l’idée de commettre un acte terroriste». D’après la même source, la moitié des condamnations résultent de coups montés et dans 30% des cas, l’agent infiltré a joué un rôle actif dans la tentative d’attentat.

«Le gouvernement américain devrait cesser de traiter les musulmans américains comme des terroristes potentiels», affirme Andrea Prasow, l’un des auteurs du rapport. D’après elle, plusieurs parmi les hommes condamnés «n’auraient jamais commis de crime si les forces de l’ordre ne les avaient pas encouragés».

Le rapport de HRW dénonce le fait que dans la majorité des 500 affaires de terrorismes conduites depuis le 11 septembre 2011, le FBI et le ministère de la Justice aient fondé leurs opérations clandestines sur l’appartenance religieuse et ethnique. «La barre de la provocation policière en droit américain est si élevée qu’il est quasi-impossible pour un suspect de terrorisme de prouver son innocence», déplore Mme Prasow. Selon cette militante des droits de l’homme, le programme déployé par les autorités américaines, «loin de protéger les Américains, y compris les musulmans, de la menace du terrorisme», a plutôt «détourné l’application de la loi» au lieu de poursuivre les réelles menaces.

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