El Ejido, bourg d'Andalousie qui aime les Marocains

Que font t-ils? Qui sont-ils? De quelles régions du Maroc viennent t-ils? Le rapport établi par l'antenne de la chambre socio-économique a tenté de répondre à ces questions. Le premier constat est que les représentants marocains sont formés principalement d'homme (95,4% contre 4,6% pour les femmes).

Leurs conditions de travail sont dépendantes de leur niveau d'études antérieures et de leur profil socio-démographique. Chez les hommes seulement 27% d'entre eux ont étudié, 20% étaient des agriculteurs et des ouvriers à la campagne, près de 18% étaient employées dans le commerce, 3,2% ont affirmé être des marins ou des pêcheurs et enfin 14,8% ont été les travailleurs des services ou des artisans qui jusque-là étaient engagés dans la menuiserie, la peinture, la mécanique... Du côté des femmes le rapport nous apprend que 30% ont affirmé n'avoir pas eu aucune profession, 27% étaient des étudiantes, 23% se sont déclarées couturières et 11,5% étaient des employés de maison.

Ces chiffres correspondent tout à fait aux types d'offres d'emploi offerte dans la région, qui sont principalement les activités agricoles (79% du total) et le colportage (10,8%) ne nécessitant pas de qualifications spécifiques. De plus ils sont nombreux à s'être installer à leur propre compte en ouvrant des magasins allant de la nourriture aux matériels électroménagers par le biais de bazars.

Les migrants marocains d'El Ejido sont majoritairement célibataires d'après le rapport ( 77,5% des hommes et 61% des femmes) mais cela ne change pas pour autant le rôle primordial joué par la femme au sein de la famille; 31,7% des femmes sont mariées, 3,9% des veuves et 3,2% des divorcées ajoute le rapport.

Concernant leur région d'origine au Maroc, l'étude indique que les marocains de l'Oriental (Oujda, Nador), Tétouan, Fès et Rabat viennent en première position ensuite qu'un travailleur sur quatre vient d'Al Hoceima, 14% de Tanger, 10% de Casablanca alors que 18% proviennent des petites municipalités du Royaume.

En ce qui concerne leur âge, le rapport de la chambre socio-économique montre que la majorité de ces travailleurs marocains est jeune, 83% d'hommes et de 68,2% des femmes ont moins de 35 ans. Par conséquent, ils sont en pleine capacité de reproduction. Cela a également aidé les enquêteurs à montrer que le taux de natalité est parmi les plus élevés dans le pays et de l'hôpital de Poniente qui enregistré plus de 2200 naissances par an (près de la moitié des mères d'origine étrangère). Parmi les dix plus fréquents prénoms de ceux qui sont nés au cours de la dernière année il y a Mohamed et Ahmed, respectivement à des postes 4 et 10.

Malgré la ratonnade des immigrés essentiellement marocains en février 2000, qui a fait une soixantaine de blessés, des centaines de logements détruits, et des dizaines de commerce sinistrés; et malgré les attentats de Madrid de mars 2004, les « moros » continuent de vivre à El Ejido comme chez eux.