Aéronautique : Le Maroc a les atouts pour devenir un acteur global selon un spécialiste d'intelligence économique

Le Maroc dispose de tous les atouts pour s’imposer comme un acteur global dans la sous-traitance dans le secteur aéronautique. C’est ce qu’a estimé Abdelmalik Alaoui, contributeur externe au magazine américain Forbes. Ce spécialiste en Intelligence économique a souligné l’apport des groupes tels que Boeing, Safran ou encore Bombardier, tous acteurs du domaine aéronautique. «Au cours des derniers mois, le rythme de l'investissement étranger dans l'aéronautique semble même s'accélérer» au Maroc, explique le spécialiste.

En plus de ces trois groupes, les contrats signés redonnent un nouveau coup de fouet au secteur. C’est le cas des accords conclus mercredi dernier par le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid El Alamy, avec Aérolia (filiale d’Airbus) et Alcoa (Etats-Unis), lors du salon de Farnborough, à Londres, pour un montant de 400 millions de dirhams. Pour Alaoui, à travers ces nouveaux investissements, le Maroc entend donner un signal fort au marché et attirer les fabricants de pièces de rechange ainsi que les fournisseurs de services dans ce domaine.

Outre ce boom des investissements, le secteur connait aussi un changement structurel et conjoncturel qui renforce la crédibilité du pays qui aspire à devenir un acteur crédible dans l’aéronautique. Le secteur, qui emploie environ 10.000 personnes, représente aujourd'hui 5% des exportations du pays. L’intérêt des investisseurs se renforce grâce à la stabilité du pays dans un contexte régional marqué par les récents remous du «Printemps arabe».

«Créer ses propres avions»

Sur le plan structurel, l’industrie aéronautique évolue à pas de géants dans le monde, d’où l’intérêt pour les grands groupes à s’implanter dans les pays en développement. Le Maroc entend, pour sa part, faciliter cette transition en mettant en place des «écosystèmes industriels» favorables à travers des incitations fiscales et des programmes de formation subventionnés.

Le projet du pays, à entendre le ministre de l’Industrie, est beaucoup plus ambitieux. «Notre objectif est de construire des avions complets dans les dix prochaines années», a-t-il expliqué. Un pari encore ambitieux, mais qui pourrait être facilité par les nouvelles orientations prises en matière d’investissement. Le Maroc compte créer une Agence marocaine pour l'investissement et le commerce des services  (MATIS), afin de «rationaliser sa stratégie commerciale et mieux coordonner le développement de son attractivité». Cela permettrait de lutter contre plusieurs obstacles qui se posent aujourd’hui, notamment la lourdeur des procédures administratives.