Une semaine après l’effondrement de trois immeubles à Casablanca, commence les premières interpellations. Elles seraient au nombre de cinq. Mercredi, le juge d’instruction a ordonné à la police judiciaire d’interroger les inculpés et de les placer en détention préventive.
Pour le moment, l’enquête ne concerne que de petites têtes : un cheikh de quartier (un petit fonctionnaire de l’administration territoriale), les deux fils du propriétaire d’un immeuble, l’entrepreneur en charge des travaux de rénovation au rez-de-chaussée et un architecte communal. C'est tout.
Aucun haut responsable n’est inquiété
Force est de constater qu’aucun responsable local au sein de la commune, la mairie de Casablanca ou encore l’agence urbaine -faut-il le rappeler relevant du ministère de l’Intérieur-, n’a été inquiété par le parquet.
Et pourtant, il y a bien des parties qui ont «autorisé» la construction d’étages supplémentaires. Mardi 15 juin, à la Chambre des conseillers, le ministre de l’Habitat, Nabil Benabdellah, a rappelé que les fondements des trois maisons étaient seulement destinés à supporter un R+1 et non se transformer en immeubles.
Il a mis en garde contre d’autres effondrements dans le même quartier à cause justement de ces fameuses «autorisations», délivrées illégalement. Depuis trois jours, 28 familles qui résidaient dans le même périmètre ont évacué leurs appartements à cause de l'apparition de fissures sur les murs.
La wilaya défend l’action de la Protection civile
L’annonce de ces interpellations a contraint la wilaya de Casablanca à sortir de son silence. Dans un communiqué, les services de Khalid Safir ont rejeté avec force «les accusations gratuites véhiculées par certains médias». Des supports qui ont fait échos de vives critiques exprimées par les proches des victimes, notamment celles qui ont péri après être restées trois jours sous les décombres, insatisfaites de l’action des éléments de la Protection civile.
Selon le texte de la préfecture, les opérations de sauvetages ont connu le recours à des techniques nouvelles : "caméras à trois dimensions", "des casques à écran et munies de caméras pour détecter et localiser le son" et "des chiens entrainés spécialement pour ce genre de catastrophe".