Les combattants marocains au sein de l’Etat islamique ne constituent pas la seule menace terroriste qui guette le Maroc. Les jihadistes européens d’origine marocaine, le sont également. D’autant plus que leur nombre est de plus en plus important dans l’armée de l’EI. Sur les 10 mille hommes, issues de différentes nationalités, que comptent les forces du calife autoproclamé, Abou Bakr Al Baghdadi, 2000 sont des MRE. Un chiffre révélé, hier, par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad à l’occasion de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants.
Une présence qui préoccupe les responsables sécuritaires au sein de l’Union européene. Justement cette question était au chœur d’une réunion, tenue le 7 juillet à Madrid, des ministres de l’Intérieur de neuf pays de l’UE (Belgique, France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Danemark, Suède et Pays-Bas). Au cours de cette rencontre, ils avaient convenu de prendre des mesures contre les filières jihadistes et les combattants qui rentrent des fronts syriens et irakiens.
1122 Marocains chez Al Baghdadi
Devant les députés, Mohamed Hassad a également révélé que 1122 recrues marocaines du Maroc combattent dans les rangs de l’Etat islamique. Un chiffre bien inférieur à ceux publiés récemment par des centres de recherches en Europe et aux Etats-Unis, estimant leur nombre entre 1500 et 2000.
Parmi eux, certains occupent de hautes responsabilités au sein de l’organisation radicale (dans les finances, l’organisation territoriale, la justice et la communication). Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a exprimé son inquiétude de l’engouement des Marocains à se transformer rapidement en bombes humaines, soulignant qu’«ils ont mené, jusqu’à présent, vingt opérations de ce genre».
Dans un précédent papier, nous avions évoqué le rôle très déterminant de ces hommes-suicides dans l’avancée des troupes de l’Etat islamique en Irak. Sur les 1122 jihadistes marocains, 200 ont trouvé la mort et 128 sont en état de détention, suite à leur retour au Maroc. Hier à la Chambre des représentants, sept questions orales étaient consacrées à la menace terroriste.