Une entité islamiste radicale menace le Maroc d’attentats imminents. C'est le Groupe unicité et jihad au Maghrib Al Aqsa qui en est l’auteur. Il annonce, également, avoir fait acte d'allégeance au chef de l’Etat islamique, Abou Bakr Al Baghdadi. Une décision qui ne constitue guère une surprise, les liens entre le GUJMA est l’autoproclamé calife remonte à quelques années auparavant.
C’est justement en Irak que des Marocains et des Belgo-marocains, des anciens de la Chabiba islamiya, avaient constitué le Groupe dans l’objectif de soutenir les opérations menées par l’antenne locale d’Al Qaida, dirigée par le Jordanien Abou Moussab Al Zarkaoui, tué, le 7 juin 2006, lors d’un raid américain. A l'époque Al Baghdadi était installé sur la frontière irako-syrienne en vue de faciliter le passage des combattants venus renforcer Al Qaida. Depuis le GUJMA est entré dans une longue hibernation et a complètement disparu des radars de l’actualité des mouvements terroristes, jusqu’en mars 2012.
Mustapha Ramid et Driss Lachgar en ligne de mire du GUJMA
Deux mois après l’installation de Benkirane I, le Groupe unicité et jihad au Maghrib Al Aqsa avait fait parler de lui. Dans un communiqué, tout en se félicitant de la libération des trois têtes d’affiche du courant salafiste (Hassan Kettani, Omar Haddouchi et Abdelouahab Rifki, graciés à l’occasion de la fête Al Maoulid), il s’en prenait au ministre de la Justice Mustapha Ramid, menaçant de le tuer.
Janvier 2014 enregistre la seconde sortie du Groupe. En pleine polémique sur l’excommunication de Driss Lachgar décrétée, unilatéralement, par Abou Naïm, un ancien de la Chabiba islamiya, en riposte à l'appel du premier secrétaire de l’USFP d’instaurer une égalité entre les hommes et les femmes en héritage, l’enseigne défendait le religieux, connu pour ses messages sur le net hostiles à la gauche et aux laïcs.
Une menace qui s’ajoute à celle des fidèles de l’Etat islamique
Le jeudi 10 juillet, en conseil de gouvernement, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad a reconnu qu’une menace terroriste sérieuse guette le Maroc. Le lendemain, le rabbin Moshé Ohayon est agressé à Casablanca devant une synagogue par un individu présenté, selon la version officielle, comme souffrant de troubles mentaux.
Deux événements précédés par des appels émanant de combattants marocains dans les rangs de l’Etat islamique, justement de Abou Bakr Al Baghdadi, annonçant l’imminence d’attaques terroristes au Maroc et promettant la libération des détenus salafistes.