Menu

essentiel_2

14 juillet : Hammou Moussik, 96 ans, goumier marocain de la Seconde Guerre mondiale

Des anciens combattants marocains à la Seconde Guerre mondiale prennent part, aujourd’hui à Paris, à la fête du 14 juillet. Parmi eux, Hammou Moussik, 96 ans. L’hebdomadaire Le Nouvel Observateur lui a consacré un sympathique portrait, dans sa série «Ils ont combattu pour la France».

Publié
Hammou Moussik, ancien goumier marocain, a été décoré de la légion d'honneur le 4 octobre, pour l'anniversaire de la libération de la Corse.
Temps de lecture: 2'

Rien ne prédisposait Hammou Moussik, fils d’un résistant -son père est tué par les colonisateurs-, à s’engager dans l’armée française. Mais la misère en a décidé autrement. Son sort est semblable à celui des autres 90 000 Marocains enrôlés malgré eux dans un conflit qui ne les concerne pas. Des recrues en bonne santé physique, choisies parmi les enfants des pauvres, sur ordre des caïds locaux.

L'expérience de Hammou avec le front et les armes commençait en 1943, rappelle le Nouvelobs. Le natif du Moyen-Atlas, dans la région d'Azilal, était parmi les goumiers qui ont libéré la Corse en septembre 1943. Il avait alors paradé devant Mohammed V et le général De Gaulle pour fêter la libération de l’ile. Hammou était également au front en Tunisie, puis a participé au débarquement en Provence, en août 1944, pour déloger l'occupant et le poursuivre jusqu'en Allemagne.

Il rempile en Indochine

Une fois la victoire des Alliés sur les pays de l’Axe assurée, un autre front attendait Hammou Moussik. A des milliers de kilomètres de son douar, perché sur une montagne du Moyen-Atlas, il est de nouveau envoyé, en juin 1950, pour combattre, toujours au nom de la France, les Vietnamiens. Compte tenu de ses services rendus quelques années auparavant, il avait été entre temps promu sergent-chef.

Une expérience qui ne s’est pas terminée sur une note positive. Aucune parade sur les Champs Elysées n'était programmée pour eux, comme lors de la Seconde guerre mondiale. Et pour cause, la défaite de Diên Biên Phu, le 7 mai 1954, avait précipité son retour au Maroc. Les forces françaises quittèrent le front après les accords de Genève de juillet 1954.

Retour au Maroc

Hammou Moussik a eu sa dose d’obus, de corps déchiquetés et de frères d’armes tués sur les fronts européen et vietnamien. Il décida par la suite d'embrasser une carrière de policier à Casablanca. De toutes ces années de guerre, il n’a eu comme consolation que ses sept médailles et une maigre pension, dix fois inférieure à celles que touchaient ses autres compagnons français.

Puis c’est l’oubli total… jusqu’à la fin des années 90, comme indique l’article du Nouvel Observateur. Les français commencèrent à se rappeler des goumiers, encore vivants. Hammou Moussik  est alors invité aux cérémonies de commémorations, bien entendu, de la Seconde guerre mondiale. Ce n’est qu’après la sortie du film «Les Indigènes» du réalisateur algérien, Rachid Bouchareb, que l’ancien président français, Jacques Chirac, décida d’aligner les pensions des goumiers sur celles des soldats français. Hammou Moussik était parmi les bénéficiaires.

7.000 soldats marocains ont été tués pendant la Seconde Guerre mondiale. 30.000 blessés et plus de 18.000 faits prisonniers.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com