Nouvelle phase de tension entre le Maroc et l’Algérie. Dans l’après-midi du samedi 12 juillet, le nouveau porte-parole de la diplomatie algérienne a vivement réagi aux propos de Salaheddine Mezouar, dans lesquels il a accusé le voisin de l’Est de mener de «médiocres manœuvres» sur le dossier du Sahara, indique une dépêche de l’APS.
Quant Alger parle du bon voisinage
Pour Benali Cherif, les récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères ne constituent guère une surprise. Il s’agit d’ «une pratique bien connue de fuite en avant que la partie marocaine remet au goût du jour à chaque fois que le processus du parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental enregistre une avancée». Reste à savoir si la nomination d’un envoyé de l’Union africaine pour le Sahara contribuerait-elle à une recherche d’une solution du conflit ?
Le porte-parole estime que les positions «outrancières» exprimées par Mezouar «constituent une dérive et dénotent une frilosité qui ne siéent pas aux relations entre nos deux pays frères et voisins». Et dit « regretter profondément un tel comportement qui heurte frontalement les valeurs que partagent les peuples algérien et marocain frères».
Le diplomate s’est dit, par ailleurs, convaincu que l'«attitude de certaines autorités marocaines» est à l’origine de «l'impasse que connaît le processus de règlement du conflit du Sahara occidental, ainsi que dans les conséquences négatives qui en découlent».
Une autre escalade verbale
Pour rappel, Salaheddine Mezouar a désigné l’Algérie comme «le premier adversaire du Maroc» sur le dossier du Sahara, en ajoutant qu'elle est responsable de «médiocres manœuvres».
Ce nouveau contexte de tension n’est pas sans rappeler celui qui avait été provoqué par le fameux message du président Abdelaziz Bouteflika, datant du 27 octobre 2013, lors d'une réunion de syndicats africains à Abuja au Nigéria. Il s’était alors prononcé en faveur de la mise en place d'«un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental». Une semaine plus tard, c’était au roi Mohammed VI de répliquer à l’occasion du discours du 6 novembre de la Marche verte.