«Les amendes aux infractions au Code de la route ont rapporté près d’un milliard de dirhams à l’Etat en 2013». C’est ce que révèle l’hebdomadaire La Vie éco, dans son édition de vendredi 11 juillet, sur la base des données recueillies auprès de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
En effet, d’après la même source, les seuls services de la police ont constaté 1 378 452 infractions en milieu urbain durant l’année 2013, sur 3,28 millions de véhicules en circulation pendant toute l’année. La moitié de ces infractions a donné lieu à 203 millions de dirhams d’amendes transactionnelles forfaitaires (ATF) payées sur place. Le reste fait l’objet d’un procès-verbal et l’amende est payée directement auprès de la Trésorerie générale. Ici, l’Etat a pu encaisser près de 400 millions de dirhams, selon l’hebdomadaire économique. A noter que parmi les infractions les plus communes en milieu urbain, l’usage du téléphone au volant et les excès de vitesse, le stationnement dans des zones non dédiées étant également très répandu.
Les données officielles les infractions constatées par la Gendarmerie royale ne sont pas disponibles, mais selon les sources policières de La Vie éco, les amendes collectées par cette unité avoisineraient également les 400 millions de dirhams. Ce qui porte l’enveloppe globale à près d’un milliard, voire légèrement plus.
Contraste
Voilà donc ce que l’Etat aurait encaissé en 2013, en dépit de l’incivisme souvent très flagrant sur les routes du royaume. Mais ce n’est pas le plus étonnant. En comparant les recettes de l’Etat sur les infractions au Code de la route, on se rend compte qu’elles sont 14 fois moins importantes que les 14 milliards que coûtent les accidents de la circulation à l’économie du pays, soit 2% du PIB. Pour rappel, le chiffre avait été révélé l’an dernier par le ministre de l’Equipement et du Transport, Aziz Rebbah. S’exprimant lors d’un séminaire international sur la sécurité routière, il tirait la sonnette d’alarme quant à la situation au Maroc.
Comment expliquer qu’il y ait autant d’accidents de la route et que les amendes aux infractions au code soient aussi minimes ? Il faut dire que sur nos routes, plusieurs infractions ne sont parfois pas enregistrées. Très souvent, les automobilistes trouvent un «arrangement» avec le policier, favorisant ainsi un certain laisser-aller. Les chiffres de La Vie éco n’étant encore qu’approximatifs, il faudrait un rapport officiel qui fasse un état détaillé de la situation réelle.