France : Un jihadiste qui planifiait une attaque sur la Tour Eiffel arrêté

Le quotidien «Le Parisien» rapporte qu’un jeune père de famille algérien prévoyait de commanditer des attaques contre des cibles françaises. Une information relayée par BFM TV. Avec l’aide d’un haut cadre d’Aqmi, rencontré sur le net, Ali M avait fait la liste des lieux stratégiques français à détruire : entre autres, des monuments historiques «comme la Tour Eiffel et le musée du Louvre» ou «des manifestations culturelles qui ont lieu dans les villes du sud de la France au cours desquelles des milliers de chrétiens se rassemblent pendant un mois».

Une «faiblesse psychologique»

Un inventaire décrypté par les enquêteurs, qui ont pu retrouver les conversations codées, échangées entre les deux hommes. Ali M., sous le pseudonyme de «Abu Naji», rencontre un certain «Redoine18», administrateur d’Aqmi, sur un site islamique bien connu des services de police français. Après de nombreuses correspondances, le responsable intégriste convint son jeune disciple à fomenter des attaques contre la France.  Un endoctrinement rendu facile puisque l’apprenti jihadiste présente une «faiblesse psychologique», comme le décrit son avocate Me Daphné Pugliesi.

Une propagande comparable à celle pratiquée par les sectes, à la seule différence qu’ici «on demande aux endoctrinés d’agir pour une cause». «Petit à petit, on lui a pris sa personnalité», raconte-t-elle dans les colonnes du «Parisien». Avant d’ajouter : «Aujourd’hui, Ali se rend compte de ce qu’il a fait». L’homme est bien connu des services de police. En aout 2013, il est arrêté alors qu’il était en partance pour l’Algérie, et ses camps d’entrainement reculés où l’on apprend à manier les armes. Depuis un an, il est maintenant en détention provisoire pour «association de malfaiteurs».

Ali M. : profil d’un jeune loup solitaire

A l’heure où de nombreux français partent faire le jihad en Syrie, que ce serait-il passé si Ali M. n’avait pas été arrêté à temps ? «De manière générale, les gens qui partent reviennent pour passer à l’acte», répond Me Daphné Pugliesi. Cette affaire a eu un effet retentissant en France, puisque le ministre de l’Intérieur a présenté hier son projet de loi «anti-terroriste». Un arsenal juridique qui a pour cible principale «l’entreprise individuelle à caractère terroriste». Le décret, soumis au Conseil des ministres prévoit l’interdiction administrative de sortie du territoire français, et le blocage des sites faisant l’apologie du terrorisme. L’un des principaux objectifs de l’arrêté ministériel est de prévenir l’apparition de «jeunes loups solitaires», à l’image de Mohamed Merah.