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France : El Jabri et Azzimani acquittés après leur 3ème procès en révision

Brahim El Jabri et Kader Azzimani ont officiellement été acquittés par la Cour d'Assises de Nimes, hier soir. Un verdict que les deux ex-codétenus attendaient depuis longtemps. Pendant dix-sept ans, ils ont été accusés du meurtre d'Azzouz Jihal, dont le corps avait été retrouvé avec des centaines de coups de couteaux le 21 décembre 1997 à Lunel (Hérault).

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Kader Azzimani et Brahim El Jabri sont blanchis dans l'affaire du meurtre de Azzouz Jihal en 1997.
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La justice française a rendu son verdict à 20h30 ce jeudi : «Messieurs Azzimani et El Jabri, la cour a répondu non à toutes les questions. Vous êtes acquittés». Ces mots ont raisonné dans la grande salle de la Cour d’Assises de Nîmes, plongé dans un silence morbide depuis le début de l’audience. Les deux ex-prévenus sont encore sous le choc, et devant les caméras ils expriment leur profond soulagement. Abdelkader Azzimani tombe dans les bras de ses proches et s’exclame : «je suis un homme libre !». «Plus personne ne pourra dire que nous ne sommes pas des innocents» rajoute Brahim El Jabri.

"On a vécu dix-sept ans de cauchemar"

Après quatre heures d’un plaidoyer sanglant de l’avocat général, les deux compagnons d’infortune peuvent maintenant passer à autre chose. Mais comment effacer les séquelles de treize années passées derrières les barreaux pour un meurtre qu’ils ont toujours nié ? «On a vécu dix-sept ans de cauchemar, on vit un rêve !» s’exclame l’un de leur deux avocats à l’issu du procès en révision, qui aura duré quatre jours.

Un jugement qui sonne comme une délivrance. Et il faut dire que la partie était loin d’être gagnée. Pendant près de 40 minutes, l’avocat général, Didier Durand, est monté à la barre pour un réquisitoire accusateur. Depuis l’ouverture de ce troisième procès, le représentant de la République n’était pas convaincu de l’innocence des deux comparses. «Je considère Azzimani et El Jabri comme coupables. Cela n’a pas changé de mardi à jeudi» a-t-il déclaré en marge de l’audience. Avant d’ajouter : «la conscience de l’importance de ma fonction m’interdit de soutenir l’accusation, dès lors que les éléments ne permettent pas de prouver leur culpabilité».

"Il n'y a aucune trace d'une faute"

Pendant tout son monologue, l’avocat général n’a pas une seule fois prononcé le mot «acquittement». Un signe évocateur, et partagé par la présidente de la Cour d’Assises, Geneviève Perrin, qui n’a pas hésité à évoquer l’idée selon laquelle Brahim et Abdelkader pourraient être coupables de complicité. Une allégation aussitôt démentie par les nouveaux coupables, présents lors du procès, et qui ont affirmé être «seuls» lors de l’assassinat d’Azzouz Jihal, le 21 décembre 1997. Une preuve de plus de l’impartialité de la justice française ?

Ceci étant dit, la présidente du jury a tout de même reconnu des incohérences dans le dossier. «Les déclarations des différents témoins ont évolué pour devenir contradictoires et invraisemblables» a-t-elle déclaré durant le procès en révision. Un procès qui aura mis en lumière le principal travers de la justice française : reconnaitre ses torts. «Les magistrats ont fait avec les moyens du bord, il n’y a aucune trace d’une faute, d’une incompétence» a déclaré l’avocat général. Cette affaire est la 9ème erreur judiciaire de l’Histoire de la Justice française.

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