Mardi en milieu de journée, des responsables de la communauté musulmane et des élus se sont rendus au cimetière situé dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg, où régnait une atmosphère de stupéfaction.
Le maire socialiste, Roland Ries, s’est dit «consterné». Pour Driss Ayachour, président du Conseil régional du culte musulman (CRCM) d’Alsace, «cibler ainsi délibérément le carré musulman, c'est inqualifiable, c'est un acte barbare». Saïd Aalla, président de l'association Grande Mosquée de Strasbourg a pour sa part déploré l’installation d’un «climat qui banalise le racisme et l'antisémitisme sous prétexte de liberté d'expression».
Selon le délégué général de la Grande Mosquée de Strasbourg, Abdelaziz Choukri, il existerait «une corrélation» entre la profanation et le lancement, samedi 26 juin, par deux représentants régionaux du Front national, d'un «Comité Non à l'islamisation de l'Alsace-Lorraine» devant le chantier de la Grande Mosquée de Strasbourg.
Strasbourg est la première ville française, qui a eu l’initiative en début juin, d’annoncer la création d'un cimetière confessionnel musulman gérée par la municipalité. Ledit cimetière devrait voir le jour à l'automne 2011.
Les responsables du CRCM et de l'association Grande Mosquée de Strasbourg qui ont condamné ces actes, ont annoncé leur intention de porter plainte. A l’instar de la communauté musulmane strasbourgeoise, ces actes de dégradation ont été condamnés par la municipalité de Strasbourg, le Consistoire israélite du Bas-Rhin et la Communauté israélite de Strasbourg.