Lors du «Grand rendez-vous», émission dominicale organisée par i>TELE/Europe 1/Le Monde, Marine Le Pen a réitéré sa volonté de supprimer la double-nationalité, jugeant les incidents suite à la qualification de l’Algérie pour les huitièmes de finales de la Coupe du Monde intolérables. Celle qui se dit peu passionnée par le foot, s’est déclarée tout de même préoccupée par «les conséquences des matchs joués par l’Algérie sur la situation de mes compatriotes».
«L’échec total de la politique de l’immigration»
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la police a procédé à l’arrestation de 74 personnes, accusées de vandalisme sur la voie publique à Lyon. Suite à ces incidents, le gouvernement a décidé de renforcer le dispositif de sécurité ce soir dans la ville, pour encadrer les supporters pour le match qui opposera l’Algérie à l’Allemagne. Pour la responsable du Front National (FN), ces évènements seraient «la démonstration de l’échec total de la politique de l’immigration dans notre pays». Avant d’ajouter : «c’est le refus exprimé par un certain nombre de binationaux de l’assimilation à laquelle je suis particulièrement attachée».
«On est Algérien ou Français, Marocain ou Français»
Une chose est sure : Marine Le Pen est bien la digne héritière de son père et n’hésite pas à s’en prendre directement aux algériens, et par la même occasion aux marocains. «Il faut choisir, on est Algérien ou Français, Marocain ou Français, mais on ne peut pas être les deux», a indiqué la chef de file du parti d’extrême-droite. Un message d’autant plus politique, adressé directement au gouvernement, et soutenu par ses partisans. Pour le maire FN de Fréjus, David Rachline : «il faut une clarification dans ce domaine».
«Racisme coutumier chez la famille Le Pen»
Les déclarations de Marine Le Pen relance le débat sur l’immigration en France, et n’a pas manqué de faire réagir la classe politique française. Pour l’Union des démocrates et des indépendants (UDI), les affrontements après les matchs relèvent uniquement d’un problème d’insécurité, et non de nationalité. «Tout ceci est une caricature, un amalgame, avec un fond de haine, de racisme qui est coutumier chez la famille Le Pen», a réagit Yves Jégo (député UDI) sur Radio J. Quant à Bruno Lemaire, cadre de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) il a indiqué qu’une telle mesure favoriserait le communautarisme, au lieu de privilégier l’intégration en France.
L’immigration : un mal de la République?
Pour alimenter la polémique naissante, le site du journal «Le Point» a par ailleurs fait un sondage sur la déchéance de nationalité pour les supporters algériens. Devant le tollé suscité par cette initiative, l’article a été retiré. Le débat public sur l’immigration en France n’est pas prêt de s’éteindre. Cependant, il n’existe aucune statistique officielle au sujet du nombre de binationaux vivants sur le territoire français.