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Grand Angle

Festival d'Essaouira : Les Marocains sont « fiers d'une manifestation d'une telle qualité »

Depuis jeudi et jusqu'à dimanche se tient à Essaouira l'évènement qui a donné une nouvelle jeunesse à la ville des alizés : le festival gnaouas et musiques du monde. Selon Neila Tazi Abdi, productrice et directrice, il occupe une «place très particulière dans le coeur et l'esprit» des concitoyens à l'étranger. Yabiladi est partenaire média officiel de l'évènement.

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Quand le festival gnaoua et musiques du monde a été créé en 1997, le patrimoine musical et spirituel des gnaoua était quelque peu tombé dans l'oubli au Maroc. 13 ans plus tard, 400 000 personnes de tous les coins de monde viennent à Essaouira (ville de 70 000 habitants) pour assister à 4 jours de concerts et spectacles qui n'ont que cela en commun : les gnaouas.

Mais que signifie ce festival pour les Marocains résidant à l'étranger? Beaucoup n'ont pas vécu sur place ce renouveau de la musique gnaouie dans les années 2000. Quand jeudi soir, lors du concert d'ouverture, la majorité du public répondait par cœur aux chants du maâllem Mohamed Kouyou, il n'est pas sûr que beaucoup de MRE aient été parmi ceux qui élevaient leurs voix. Et ceux-là représentent déjà une minorité, car parmi le public, il y a beaucoup moins de MRE que dans d'autres festivals du Maroc. Raison simple : le festival a lieu, chaque année, pendant le dernier week-end du mois de juin, un peu avant le retour estival des MRE au Royaume.

Mais pourtant, Neila Tazi Abdi estime que le festival occupe une «place très particulière dans le cœur et l'esprit» des Marocains résidant à l'étranger. Le festival gnaoua s'est développé dans une époque de grands changements au Maroc, et, selon Mme Tazi, il est «très représentatif de l'ouverture politique, sociale et culturelle» du Royaume. Il aurait «marqué» une époque importante pour tous les Marocains, aussi bien du Maroc que de l'étranger.

C'est aussi un événement qui a permis à une minorité d'émerger et à une culture longtemps marginalisée de (re)prendre une place centrale dans la culture populaire au Maroc. Comme l'explique Mme Tazi, cette culture populaire fait en sorte que tous les Marocains sont «en communion autour d'une part de [leur] identité». La musique gnaouie rassemble au delà des frontières.

Et ce aussi, parce-que les maâlems voyagent aujourd'hui, ils se produisent dans des festivals en Europe et partout dans le monde. C'est parfois la presse internationale qui fait connaître aux MRE le patrimoine culturel et musical des gnaouas. Selon Neila Tazi, même si les MRE connaissent un peu moins ce patrimoine que les Marocains résidant au Maroc, ils sont néanmoins «fiers de voir que des gnaouas ont accédé à ce statut» d'artistes internationaux.

Cette fierté joue aussi au niveau des artistes participant au festival. Parmi eux, chaque année, il y a des MRE. Ainsi, Maâlem Mohamed Kouyou, l'artiste qui a donné le coup d'envoi des concerts cette année, réside par exemple aux Etats-Unis. Mais également parmi les artistes jouant d'autres styles, nombreux sont ceux qui « sont fiers de voir que dans leur pays d'origine, il y a une manifestation d'une telle qualité», indique Mme Tazi. Ils viennent fusionner leur musique avec les artistes gnaoua.

Cette fierté se ressent dans les messages que reçoivent les organisateurs de la part de Marocains résidant à l'étranger, messages de soutien et d'encouragements. Il y en aurait beaucoup, «vraiment beaucoup».

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