C’est un produit peu commun que l’on trouve depuis peu dans certains points de vente au Maroc : les testicules de chameau à mâcher proposés par la marque espagnole Fini. Ils sont baptisés «Camel Balls» et présentés comme étant «remplis de liquide». De plus l’emballage, qui visiblement n’a pas été choisi au hasard, est très explicite. Ce sont des internautes qui ont révélé leur existence sur Facebook.
Le choc
Ces chewing-gums seraient mis en vente à Tanger depuis quelques temps et seraient récemment arrivés à Casablanca. Amine Lagssir, concepteur-rédacteur web chez TNC, explique qu'il les a découverts ce vendredi dans un magasin du quartier Gautier et ne cache pas qu’il en a été choqué.
Certains internautes ont exprimé leur dégoût face au chewing-gum de Fini. D’après Hakim, la marque a «littéralement perdu les boules». «Pour les commercialiser chez nous, il faut traduire le nom en darija», estime Khalid, comme pour dire que tout le monde comprendrait bien de quoi il s’agit. Mais Amine pense que cela conduirait à «la censure» du produit.
Scandale au Royaume-Uni en 2013
Fini est connue pour ses bonbons et chewing-gum qui épousent des clientèle de niches, avec des produits sans gluten, light ou encore halal. A noter que la marque espagnole était en 2010 au cœur d’une polémique en raison de la présence de gélatine de porc dans ses «bonbons halal». Ce qui avait scandalisé les communautés musulmanes d’Europe.
Et ce scandale n’est pas le dernier, puisqu’à la sortie des «Camel Balls» au Royaume-Uni, de nombreux parents avaient exprimé leur mécontentement. «Je suis dégoûtée», déclarait la mère d’une fille de 7 ans. «Je pense que c'est tout à fait inapproprié. Je suis plus en colère contre la société qui les fabrique que contre les magasins qui les commercialisent. Pour les adultes, c'est bon de rire un peu, mais je ne peux pas voir le côté comique de la chose quand ces bonbons sont à portée des enfants», dénonçait-elle.
Mais en réponse à ces critiques à l’époque, le directeur de Fini Sweets UK (filiale anglaise du groupe Fini), Paul Sautham, appelait les parents à «plus d’indulgence». Il disait comprendre leurs réactions, mais affirmait que «c'est supposé être drôle. C'est une petite blague».
«Nous sommes en plein dans la sexualisation de l’enfance»
Au Maroc, le fameux chewing gum n’est pas encore populaire. Mais à en croire Oussama, le produit serait présent dans quelques rares points de vente au Maroc depuis longtemps. «J'en ai vu il y a 3 ou 4 ans chez un épicier près de Ziraoui (Casablanca), devant la porte arrière du Lycée Lyautey. Ils étaient vendus à 2 dirhams la boule», témoigne cet internaute.
Pour l’instant, les autorités marocaines n’ont pas réagit à ce produit atypique. Mais pour un parent comme Amine Lagssir, la pilule ne passe pas. «Je me demande si c'est le genre de choses auxquelles on a envie d'exposer ses enfants, puisqu'ils sont le cœur de cible des marques de friandises. C'est tout de même très sexuel comme image et comme texte», remarque-t-il sur Facebook. Et d’ajouter : «le plus effrayant, c'est que ce n'est que le symptôme d'un phénomène plus large, à savoir la sexualisation de l'enfance. Personnellement, je peux vous garantir que l'épicier qui proposera des boules de chameau à ma fille, je le remettrai à sa place».
Une vidéo pour découvrir ce qui se cache dans les testicules de chameau de Fini