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Pêche au Maroc : Une ONG internationale dénonce l'utilisation illégale de filets dérivants

Bien que l’usage des filets maillants dérivants soit interdit au Maroc depuis 2010, de nombreux professionnels s’en serviraient encore pour pêcher l’espadon dans les eaux du détroit de Gibraltar. C’est en tout cas ce que dénonce une ONG internationale, appelant Bruxelles à prendre des mesures contre Rabat.

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«Aujourd'hui, nous assistons à l’utilisation de filets dérivants sous le regard des autorités marocaines. Combien de temps durera cette moquerie ?», dénonce dans un communiqué paru ce jeudi, Xavier Pastor, directeur exécutif Europe d'Oceana, une organisation internationale de conservation marine. En guise de preuve, l’ONG a également publié des images illustrant la situation à Tanger, où des pêcheurs marocains se servent des filets dérivants pour capturer l’espadon. A noter que le poisson ainsi capturé serait exporté vers l’Espagne, avant d’être acheminé vers l’Italie, grand consommateur d’espadon.

Un acte pourtant puni par la loi marocaine

En effet au-delà de 2,5 km de long, la pêche au filet dérivant est interdite par les Nations Unies depuis 1992. En 2003, la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT) a également proscrit la pratique dans la Méditerranée. Et ce n’est qu’en 2010 que le Maroc s’est aligné, sous l’effet de la pression internationale.

A l’époque, la mesure devait porter préjudice à l’activité de nombreux chalutiers. Un arrangement avait été trouvé entre le gouvernement marocain et l’Union européenne, dans le cadre de l’accord bilatéral de pêche, pour l’indemnisation des pêcheurs et armateurs concernés. Une enveloppe de près 130 millions de dirhams était prévue à cet effet. De plus, la loi telle que amendée à l’époque, prévoit une peine de 3 mois à un an d’emprisonnement et des amendes allant de 5 000 à 1 millions de dirhams.

Bruxelles appelé à agir

Selon Xavier Pastor, seules des «actions concrètes menées par les autorités à tous les niveaux» peuvent mettre fin à l’usage des filets dérivants au Maroc. L’ONG Oceana appelle «les autorités compétentes à fermer les frontières de l'UE à la capture d’espadon et prendre des mesures contre le Maroc pour l’arrêt de cette pratique de pêche insoutenable». En outre, les responsables de l’organisation estime que les poissons pêchés au filet dérivant par les Marocains ne devraient pas entrer sur le marché communautaire et invite les services d’inspections à les saisir.

Cette affaire surgit au moment où la Commission européenne veut interdire la pêche au filet dérivant. D’ailleurs depuis le mois de mai, le sujet fait débat et les Français sont les premiers à s’y opposer, car la mesure pénaliserait jusqu’à 400 pêcheurs dans l’Hexagone.

Au Maroc, on ne saurait dire si les indemnisations prévues suite à l’interdiction de la pratique ont bel et bien été accordées aux chalutiers. Mais si les faits dénoncés par Oceana sont avérés, les explications des autorités marocaines seront sans doute attendues.

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