Aujourd’hui à la Chambre haute du parlement, une conseillère issue des rangs de l’Istiqlal, a jeté un pavé dans la marre. En présence du chef du gouvernement, Khadija Zoumi a affirmé que «la prostitution contribue à l’économie nationale. Et il faut avoir le courage de l’admettre». C’est d’ailleurs, la première fois que de tels propos sont tenus au sein de l’hémicycle et transmis en direct par Al Oula et surtout émanant d’un membre d’une formation pourtant qualifiée de conservatrice.
La brigade de la police de mœurs de Marrakech critiquée
La parlementaire, connue pour son port du foulard à la marocaine, a ouvertement dénoncé les campagnes menées, notamment à Marrakech, par une brigade composée uniquement de policières, contre les prostituées. Khadija Zoumi s’est interrogée sur les raisons des arrestations qui frappent seulement les femmes alors que les hommes sont libres.
Devant un chef du gouvernement islamiste, la conseillère a rappelé que le Coran n’a pas fait de différence sur cette question, réservant le même châtiment aux deux parties. En effet, depuis sa création il y a quelques mois, cette unité est la cible de nombreuses critiques. Des informations parlent de «dépassements» commis contre de touristes qui se retrouvaient seules dans certains lieux huppés de la ville ocre.
Une circulaire du wali de Rabat qui fait polémique
Se faisant l’avocate de la cause féminine, la parlementaire a enchainé en évoquant la fameuse circulaire du wali de Rabat, enjoignant aux établissements hôteliers situés sous son administration de refuser l’hébergement aux femmes aux cartes d’identité portant l’indicatif «A», réservé à la capitale. La décision du représentant du ministère de l’Intérieur a été justifiée par le souci de «combattre la prostitution». Pour Khadija Zoumi ladite circulaire porte gravement atteinte à la dignité des femmes.
L’istiqlalienne a profité de son passage pour préciser que les femmes n’attendent pas de cadeaux de la part du gouvernement mais ce qu’elles veulent c’est «la parité». Et de conclure en insistant que c’est le roi qui protège les droits des femmes et non le cabinet Benkirane.