Par la voix du ministre de la Justice, Francisco Caamaño Domínguez, l’exécutif espagnol s’est prononcé mardi, pour l’interdiction future du voile intégral dans les édifices publics, comme les écoles et hôpitaux. Les modalités de cette proscription seront définies prochainement dans un projet de loi portant sur la liberté religieuse.
«Le port de la burqa, ou tout autre habit semblable n’est pas compatible avec la dignité humaine et plus encore dans les lieux publics», a déclaré Caamaño. «Il est du devoir du gouvernement de défendre la dignité des femmes», a-t-il ajouté, devant des journalistes.
Le projet de loi sur la liberté de culte «inclura des mesures contre les symboles qui font obstacle à l'identification dans les lieux publics» pour des raisons de «sécurité», a précisé Caamaño. Il devrait proscrire également tous les symboles religieux comme l’exposition des crucifix chrétiens dans les bâtiments publics et les écoles. L’Espagne suit donc lentement la voie empruntée par la France, mais laquelle a déjà été parcourue par la Belgique, le Danemark (modalités fixées par les écoles, les administrations et entreprises) ou encore les Pays-Bas. Dans ce dernier pays, des décrets municipaux interdisent de se couvrir le visage.
L’initiative gouvernementale intervient au lendemain de la déclaration faite par le maire de la ville de Barcelone, Jordi Hereu, d'interdire le port du voile intégral dans ses espaces municipaux. Selon l’édile, qui signerait bientôt un arrêté municipal en ce sens, ce choix est motivé par des raisons de sécurité et de «bon sens». «Il n'est pas possible que quelqu'un entre dans un lieu sans qu'on puisse l'identifier», a-t-il expliqué, précisant que la mesure ne vise «aucune croyance religieuse». D’ailleurs, les personnes portant des casques ou encore des passe-montagnes seront concernées.
Barcelone sera la première grande ville de la Catalogne à interdire le voile islamique intégral. Elle a été devancée par les petites municipalités de Lérida et d'El Vendrell.