Un groupe d’ex-combattants marocains en Syrie vient de publier une nouvelle lettre. La missive porte la signature d’environ trente hommes, tous incarcérés à la prison de Salé 1. Il s’agit d’une sorte de «mise au point» adressée à l’opinion publique dans l'espoir qu'elle leur rende justice. Dans cette lettre, ils rejettent toutes les accusations de préparation de projets terroristes au royaume, portées contre eux par les services de sûreté pour justifier leurs détentions.
«Une opération humanitaire»
La version qu’ils donnent de leur engagement dans le conflit syrien aux côtés d’organisations, internationalement classées comme terroristes, à l’instar de l’Etat islamique en Irak et au Levant et du Front Al-Nosra frôle le ridicule. Pour eux le départ était effectué pour des raisons «humanitaires» en vue de «porter assistance au peuple syrien qui a exhorté tous les musulmans et les peuples libres de ce monde de le soutenir dans l’épreuve qu’il traverse».
Pour ces anciens jihadistes, ils avaient un objectif qu’ils qualifient de «noble». Mais une fois la «mission» accomplie, le retour au Maroc ne s’est pas bien passé pour eux. «Nous étions surpris de notre arrestation et notre emprisonnement en dépit de notre bonne foi et la noblesse de nos objectifs par des accusations dénuées de tous fondements».
«L’engagement en Syrie s’est fait avec l’autorisation des autorités compétentes»
Une partie de la lettre du groupe de jihadistes attribue un rôle aux différents services de sûreté dans le déroulement de «l’opération humanitaire». «Le départ comme l’arrivée étaient publics et se sont fait au vu et au su des autorités compétentes et avec une autorisation légale».
Sur ce point ils n’ont pas complètement tort. Néanmoins, le contexte géopolitique a radicalement changé entre la date de départ à destination de la Turquie et celle de leur décision de retourner au Maroc. La donne sur le terrain n’également plus la même. Les confrontations armées et sanglantes entre les factions de l’opposition syrienne ont nettement encouragé certains Marocains à déposer les armes et à prendre le risque du retour.
C’est la deuxième missive des ex-combattants détenus à Salé 1 après celle du 2 avril dernier. Dans l’ensemble, les deux lettres ont la même teneur à une exception de taille. Dans la première, ils avaient réservé des passages au soutien du roi Mohammed VI au peuple syrien, faisant référence à sa visite du camp de Zaâtari pour les réfugiés syriens en Jordanie. Cette fois-ci, ils ne font aucune référence au roi.