Zapping de la semaine: Maroc, l'exclu de la coupe du monde, s'engage sur d'autres chantiers..

Pour le moment, Marrakech reste la préférée des promoteurs du Royaume, et en cette période de contraction des exports marocains, la ville doit faire le sien pour redresser la situation. Les exportations dépendent des bons contacts entre acheteurs étrangers et vendeurs, et pour les établir, Marrakech est mis à tribut. L'ambassade du Maroc au Royaume-Uni, l'agence gouvernementale Maroc Export et la chambre de commerce arabo-anglaise organisent à cet effet la journée du commerce Maroc-Grande Bretagne («Morocco British Trade Day ») à l'hôtel Intercontinental à Londres, le 21 juin prochain. Et pour attirer les Anglais, un week-end de luxe pour deux personnes est offert. Trois nuits dans un hôtel très haut standing, à prendre en 2010 ou 2011, vols et transferts inclus. Où? A Marrakech.. et tout cela pour faire passer le message du Maroc: «Smart businesses are looking at Morocco - Les entreprises intelligentes regardent le Maroc» - et, si elles veulent faire du business, elles s'orienteront vers ... Casa.

S'orientera aussi quelqu'un d'autre vers Casa, et plus particulièrement vers le Raja: Henri Michel. Une vieille connaissance, ancien capitaine des bleus qui a ensuite entraîné de nombreuses équipes, dont les Lions d'Atlas et aussi le Raja, reviendra pour la prochaine saison au club de la capitale. Les deuxièmes du classement de la Botola espèrent ainsi renouer avec les succès national et africain, après une saison de défaites douloureuses sur les deux plans.

Des mauvais souvenirs, c'est aussi ce que l'ouverture de la coupe du monde de football, pourtant une grande fête en Afrique du Sud, a pu évoquer au Maroc. En lice pour être hôte du mondial, le Maroc n'avait pourtant pas pu convaincre autant que l'Afrique du Sud. Et, pire encore, les Lions d'Atlas ne se sont pas qualifiés pour participer..

Mais heureusement, au Maroc, on se console facilement de ces échecs. Avec un nouvel entraîneur, Eric Gerets, a qui l'on paye le deuxième plus haut salaire d'un sélectionneur national au monde après Fabio Capello, coach de l'Angleterre. Et en zoomant large sur un Marocain qui participe malgré tout au mondial: Karim Benchrifa, coach en Inde et commentateur pour une chaîne indienne de la coupe du monde. Il fallait bien trouver quelqu'un pour sauver l'honneur du Maroc, et la MAP l'a fait...

Et malgré tout, le mondial fascine au Maroc, et les administrations en sont conscientes. Comme le rapporte le magazine TelQuel, les épreuves du baccalauréat ont même été avancées pour terminer avant vendredi 11 juin et ainsi permettre aux quelques 300 000 lycéens de retrouver le petit ou grand écran à temps pour le coup d'envoi du match Afrique du Sud – Mexique. C'est chose faite, maintenant il s'agit d'attendre les résultats des examens. A noter que cette année, pour la première fois, selon Magharebia.com, des guides du bac pour lycéens ont été distribués en amont, avec des informations cruciales pour les élèves, comme l'explique un lycéen: «Peu de gens savaient que tricher aux examens pouvait être puni par une peine de prison allant d'un mois à trois ans.» Selon lui, cela peut être efficace. Difficile à juger, mais de toute façon, maintenant, le tour est joué.

Il ne l'est pas encore, et ne le sera pas avant longtemps, pour la rénovation de la médina de Casablanca. Ces derniers temps, une prise de conscience semble s'établir sur la nécessité de préserver ce quartier, tout comme les quartiers Art Déco du centre ville. En témoigne le travail de l'ONG Casamémoire, qui lutte pour préserver le patrimoine architectural de Casablanca, mais aussi une réunion qui a eu lieu cette semaine, organisée par l'Association Casablanca Carrières Centrales (ACCC), en présence d'acteurs publiques et privés. Les déclarations des invités, rapportés par la MAP, démontrent qu'au sein du gouvernement, de la wilaya de Casablanca, des gouverneurs et des acteurs associatifs, la nécessité de coopérer pour rénover le centre ville de Casa a été comprise. Ce n'est pas une seule question d'image, mais, comme le faisait remarquer M. Halab, wali du Grand Casablanca, les habitats menaçant ruine du centre villes sont plus dangereux que les bidonvilles pour la sécurité du citoyen.

Il y a donc urgence – et les premiers chiffres sont sur table. Le comité de pilotage du projet de réhabilitation de l'ancienne médina estime que 101 400 000 dirhams seront nécessaires pour les infrastructures, les équipements, la communication, l'hygiène, les activités culturelles et le renforcement du dispositif de sécurité dans le quartier. Reste à lever ces fonds et entamer les travaux...