L’annonce risque de surprendre plus d’un. El Asira, un sex shop en ligne néerlandais, proposant sur son site web des produits présentés comme halals a annoncé, ce mercredi 4 juin, avoir fusionné avec le plus grand vendeur européen de produits érotiques. Il s’agit de l’Allemand Beate Uhse, réputé pour avoir ouvert en 1962, la première boutique au monde dédiée aux accessoires et services liés à la sexualité. Aujourd’hui, selon l’AFP, il dispose de 96 enseignes dans 11 pays européens, ce qui fait de lui le plus grand vendeur de produits érotiques dans le continent.
El Asira a quant à lui, été lancé il y a 4 ans, en 2010. Sur son site web, les internautes musulmans se voient proposer différents produits censés booster les relations sexuelles avec leurs conjoints. On y trouve par exemple des capsules pour maintenir «les performances des hommes, le désir et le plaisir», des pilules pour femmes, ou encore des lubrifiants au beurre de cacao, à l'eau ou au silicone.
Des huiles sensuelles à base d'huile de calambac, ou de «bois d'agar», l'une des matières premières les plus chères au monde, figure également parmi les produits proposés. Le tout étant fabriqué sans aucune graisse ou substance animale, et sans produit chimique, pour être donc conforme à la charia.
«Pas de godemichés, ni de poupées gonflables»
Selon le fondateur d’El Asira, l’objectif de cette fusion est d’exploiter le marché musulman. «Nous allons amener nos 18 produits islamiques sur le marché à travers Beate Uhse», une grande chaîne allemande de l'industrie du sexe, a indiqué Abdelaziz Aouragh, Amstellodamois d’origine marocaine, à l’AFP. «Il y a énormément de potentiel étant donné que nous nous adressons à un marché mondial de 1,8 milliard de personnes», a-t-il ajouté.
L’idée de cette association ne date pas d’aujourd’hui. Beate Uhse, basé dans la ville de Flensburg, avait approché le sex shop «halal» dès 2012. «Nous pensons que nous pouvons apprendre beaucoup d'El Asira sur l'exploitation du marché érotique musulman», a confié une porte-parole de la société, Linda Blommaert, citée par la même source.
En tous cas, les deux sociétés affirment que les produits halals qu’ils proposeront n’ont rien avoir avec ceux des sex shops traditionnels. «Les produits que nous mettons sur le marché n'ont rien en commun avec des poupées gonflables ou des godemichés», assure Abdelaziz Aouragh. «L'acte en lui-même n'est pas au centre de nos produits, c'est ce qu'il se passe autour», affirme-t-il. «Nos produits augmentent les sentiments de sensualité et améliorent l'atmosphère», ajoute le spécialiste.
Prochaine étape à présent : l'Arabie saoudite. Les deux sociétés envisagent, en effet, d’ouvrir une enseigne à la Mecque, ont-ils fait savoir. Reste à savoir si les autorités du pays donneront leur feu vert au projet.