Quel crédit accorder à un prétendu clash entre le roi Mohammed VI et le président tunisien à cause de la question du Sahara ? Un média local a, hier, avancé, citant des «sources diplomatiques» cette possibilité, prétendant même que les discussions entre les deux hommes se seraient brutalement interrompues suite à une «insulte». «Un différend a éclaté entre le roi du Maroc Mohamed VI et le président tunisien Moncef Marzouki suite à la remise sur le tapis du conflit du Sahara occidental, problématique abordée par Moncef Marzouki», écrivait le site d'information tunisien businessnews.
Le porte-parole de la présidence dément
Un incident qui serait survenu le samedi matin. Le site ajoutait que le souverain s’apprêtait à quitter la Tunisie sans avoir à terminer le programme de sa visite dans ce pays. Une conclusion hâtive puisque quelques heures plus tard, le roi Mohammed VI prononçait son discours devant l'assemblée constituante et plus tard dans la soirée, était l’invité d’un dîner au palais de Carthage, offert en son honneur par Moncef Marzouki.
Immédiatement après la publication de cette rumeur qui a été largement reprise par les médias arabes dont notamment le quotidien algérien El bilad, connu pour ses positions anti-marocaines, le porte-parole de la présidence tunisienne, Adnene Manser est intervenu pour la qualifier d’«absurde et sans fondements». Et d’annoncer que «plusieurs sujets ont été évoqués lors de cette rencontre mais que le différend du Sahara occidental n'en faisait pas partie», indique le site Businessnews.
Pour mémoire, en décembre 2012 à l'occasion d'un déplacement officiel en Mauritanie, le président Marzouki avait proposé de "mettre entre parenthèses" le conflit du Sahara pour se consacrer à la construction maghrébine.
Un communiste tunisien boycotte le dîner avec le roi
Autre nuage dans le ciel tunisien, Hamma El Hammami, le secrétaire général du parti des travailleurs et porte-parole du Front populaire, a refusé d’assister au dîner offert par son ami, Moncef Marzouki, en l’honneur du roi Mohammed VI. Dans des déclarations à une radio locale, il explique que son geste est une forme de solidarité avec les détenus du Mouvement du 20 février, notamment ceux arrêtés lors de la marche organisée par trois syndicats (UMT, CDT et FDT), le 6 avril à Casablanca, contre le gouvernement Benkirane. Il s'est également solidarisé avec le rappeur Mouad El Haked, incarcéré voilà trois semaines lors du match opposant le Raja de Casablanca au Moghreb du Tétouan et avec le journaliste Ali Anouzla, le directeur du site censuré Lakome.com.