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Les notations du Maroc et de la Tunisie comparées par Fitch

Dans un rapport fraichement publié, l’agence de notation financière internationale Fitch Ratings revient sur les notes attribuées au Maroc et à la Tunisie depuis le printemps arabe et explique les divergences d’évolutions. Détails.

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Tout récemment encore, Fitch Ratings a confirmé la note BBB- avec perspective stable du Maroc, tandis que, l’agence de notation maintient la note de la Tunisie à BB- avec perspective négative. Les divergences d’évolution des deux notes depuis le printemps arabe reflètent les différents développements découlant de la manière dont s’est déroulée la transition politique dans chacun de ces pays et son influence sur leur performance économique, indique l'agence de notation dans un rapport fraichement publié.

D’entrée de jeu, l’agence relève un point connu de tous : la transition politique rapide au Maroc avec l’adoption d’une nouvelle constitution en mai 2011. Celle-ci a, selon Fitch, frayé le chemin de la stabilité sociale et politique, permettant ainsi au gouvernement de mettre en œuvre un certain nombre de réformes. En Tunisie par contre, l’agence américaine note une transition politique «longue et difficile» qui n’a fait qu’enfoncer l’économie du pays.

En outre, le Maroc a vu ses arrivées touristiques ainsi que ses IDE s’accroitre, permettant de soutenir la croissance, avec une hausse «constante» du PIB non agricole (+3% en 2013). A noter que le tourisme a représenté 8,3% du PIB l'an dernier. Cependant, note le rapport, «le PIB en Tunisie s’est contracté de 1,9% en 2011» et la croissance est depuis restée en dessous des performances d’avant crise, avec notamment les IDE en baisse et les arrivées touristiques en forte baisse. En 2013, ils n’étaient que six millions à fouler le sol tunisien contre 7 millions en 2010.

Par ailleurs, les deux pays ont quelque peu subi la crise de zone euro. Fitch note que le Maroc a commencé à réduire son déficit public qui est passé à 5,4% en 2013 contre plus de 7% en 2012. Mais, la Tunisie qui a enregistré un déficit de 6,5% l’an dernier, en raison de la lenteur de réforme. Selon l’agence de notation, le pays dirigé par Moncef Marzouki ne dispose que d’une petite marge de manœuvre pour 2014.

Réduction effectives des déficits, l’un des principaux défis

Le rapport porte également un regard sur le secteur bancaire des deux pays, estimant que celui-ci est plus solide au Maroc qu’en Tunisie où «le secteur a besoin de recapitalisation». Selon Fitch, la perspective stable de la note du Maroc «anticipe une réduction progressive des déficits jumeaux, soutenue par la poursuite des réformes». Mais la perspective négative de la note tunisienne reflète «l'incertitude persistante concernant la transition politique en dépit de l'adoption d'une nouvelle constitution de cette année». Les évolutions des notes des deux nations dépendront essentiellement de leur capacité à réduire leurs déficits jumeaux, reconstituer les marges de la politique, mettre en œuvre les réformes prévues dans chacune de leur constitution et accélérer la croissance.

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