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Medfel de Perpignan: Les producteurs marocains très inquiets des réformes agricoles de l’UE

Le salon international méditerranéen des fruits et légumes s'est ouvert ce matin à Perpignan pour deux jours. L'ouverture de la foire a été marquée par la fronde des producteurs marocains, qui se disent lésés par la nouvelle réforme de la taxe d'importation sur les fruits et légumes, imposée par l'Union Européenne.

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Le Medfel, salon international méditerranéen des fruits et légumes.
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L'inquiétude des exportateurs marocains de fruits et légumes ne cesse de grandir, et elle s'est invitée au Medfel, rendez-vous incontournable pour tous les producteurs du monde entier. Le salon international méditerranéen des fruits et légumes a ouvert ses portes ce matin à Perpignan, et la colère monte. Les exposants marocains ne parlent que d'une seule chose: la taxe européenne sur l'importation des fruits et légumes provenant du Royaume.

Pour preuve, Taquie Dine Cherradi, exploitant venu d'Agadir, a interpellé le président de la région Languedoc-Roussillon. Comme la majorité des producteurs marocains, l'homme ne peut pas se passer de ses exportations vers le marché européen, qui représente une grande part de son chiffre d'affaire. «Si on nous partage en deux notre droit d'importation, nous serons obligés de licencier 50% de nos salariés au Maroc, et le même sort sera réservé à nos employés français», a t-il expliqué sur France 3 Languedoc-Roussillon.

Taquie Dine Cherradi est un commerçant angoissé, mais tous ne partagent pas son point de vue. Parmi les 250 exposants présents, les producteurs de la région se disent satisfaits de la réforme agricole européenne. «Ce que l'on veut, c'est que les produits de base soient payés suffisamment chers pour que l'on puisse exister», a commenté un vendeur perpignanais. 

Un protectionnisme et une régulation des importations qui agacent les commerçants étrangers. 

La réforme agraire a été actée le 14 avril dernier et devrait rentrée en vigueur en octobre prochain. Le texte prévoit une modification de la taxe d'importation à l'entrée du marché européen. Ainsi, le dédouanement des produits ne se fera plus sur la base du prix de vente, mais sur la base d'une valeur forfaitaire d'importation, imposée par l'Union Européenne selon ses propres critères. Une valeur forfaitaire qui prendra en compte la valeur totale de l'ensemble de la marchandise, et non le prix individuel de chaque produit importé. 

Un système qui pourrait causer la perte de beaucoup d'exploitations agricoles marocaines. 

La valeur forfaitaire pourrait engendrer des droits d'importation supplémentaires, ce qui est injustifié pour le Maroc. Pire, si la valeur est inférieure au prix minimum d'entrée exigé, le producteur marocain ne pourra plus exporter ses produits vers le marché européen, au risque d'être surtaxé. 

Avec cette réforme de la politique agricole commune, l'Union Européenne souhaite privilégier ses producteurs locaux, touchés de plein fouet par la crise, et concurrencés par les exportateurs des pays émergents. A terme, les producteurs de fruits et légumes du Royaume pourrait perdre 50% de leur marché en Europe. 

De plus, la production excédentaire, qui ne serait pas écoulée sur le vieux continent, ne pourrait pas être absorb2e par le marché marocain dans sa totalité, ce qui pourrait entrainer un écroulement des prix.

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