Maroc : Tentative de meurtre contre une ingénieure qui a révélé une fraude à la municipalité de Rabat

Pour avoir révélé des fraudes à ses supérieurs hiérarchiques, une cadre à la municipalité de Rabat a failli perdre la vie. Le nouveau wali de la capitale a chargé l’ingénieure Mme Jamila Addi d’effectuer un audit sur le contrats de délégation d'une société privée chargée de la collecte des déchets dans les arrondissements Hassan et Yaâcoub El Mansour.

Les recherches de la dame ont conclu à de graves irrégularités qui profitent, grâce à la complicité de certains fonctionnaires locaux, aux responsables de l’entreprise. Les factures étaient systématiquement gonflées. Une opération de dilapidation des deniers publics qui n’a pas encore révélé toutes les complicités.

Le wali a seulement exigé la récupération des sommes d’argent détournées. La justice, comme le ministère de l'Intérieur, ne se sont pas saisie, automatiquement, du dossier. Autant de zones d’ombres qui devraient inciter la wilaya de la capitale et le département de Mustapha Ramid à se pencher davantage sur cette affaire, notamment après la tentative de meurtre dont a été l'objet Jamila Addi.

Un tueur à gages venu de Fès

Le travail accompli par Mme Addi a complétement chamboulé les plans des bénéficiaires de la fraude. Ils ont décidé de passer à l’action en placant un contrat sur l'ingenieure. Un tueur à gages originaire de Fès, a été recruté par deux personnes, non encore identifiées par la police, pour assassiner la dame.

Ce sont justement ces deux personnes qui ont amené le tueur à bord d’un 4X4 immatriculé à Fès, jusqu’au lieu de résidence de l’ingénieure, selon les déclarations de l’accusé à la police. Il l'attendait patiemment près de sa maison jusqu'à ce qu'elle sorte pour tenter de l'assassiner à l'aide d’une arme blanche. Alerté par les cris de Jamila, son mari et ses voisins lui ont porté secours, lui évitant le pire. L’auteur du crime a été maitrisé grâce à la mobilisation des citoyens pour être ensuite remis à la police.

L’affaire est juste à ces débuts. Le réseau marocain de protection des biens publics exige d’assurer une protection de la famille de Mme Addi et d’intensifier les recherches sur les commanditaires directs du crime, les deux personnes du 4X4 ainsi que les véritables parties qui auraient bénéficié de l’assassinat de l’ingénieure.