Le procès a eu lieu devant la Cour fédérale à Alexandria, en Virginie, mardi 6 mai. Abelkader Amal et son épouse Hnia ont admis avoir fait immigrer leur domestique, depuis le Maroc vers les Etats-Unis avec un visa obtenu sur la base de fausse informations, rapporte le Daily Mail. Ils ont également reconnu l’avoir séquestrée dans leur domicile, l’assignant aux tâches domestiques sans la payer convenablement.
«Le plaidoyer de culpabilité découle de la preuve qu’Abdelkader et Hnia Amal ont illégalement amené une femme aux États-Unis en provenance du Maroc et l’ont ensuite empêchée de sortir de leur maison, la faisant travailler comme domestique pendant trois ans», a déclaré un porte-parole du ministère de la Justice. De plus, retraité depuis 2003, Abdelkader Amal - ancien responsable militaire à l'Ambassade du Maroc à Washington - n'avait plus le droit de parrainer l'immigration d'un ressortissant marocain.
Pour rappel, le couple d’anciens diplomates avait emmené du Maroc Fouzia Haddag (la plaignante) lui promettant un emploi mieux rémunéré au pays de l’Oncle Sam. Celle-ci ayant eu confiance en ses employés dont elle a été au service au Maroc pendant deux ans, n’hésite pas à accepter la proposition. Abdelkader Amal et son épouse obtiendront un visa pour la jeune femme, en indiquant qu’elle irait travailler pour un autre employeur. Ce qui était totalement faux.
Une fois aux Etats-Unis en 2007, le rêve de Fouzia se transformera en cauchemar. Elle est séquestrée, travaillant 60 heures par semaines sans vacances. En plus du domicile du couple, elle était au service des clients de l’entreprise de nettoyage de Mme Amal, sans rémunération. La jeune femme a dit avoir été agressée physiquement et même sexuellement par son patron. C’est en décembre 2010 qu’elle réussira à s’enfuir avec l’aide d’un voisin, n’ayant perçu – à cette date – que 9 000 dollars de salaire (3 000 dollars par an, soit près de 57 dollars par semaine).
50 000 dollars US à verser à la victime
L’aveu des Amal est d’autant plus surprenant que lors de leur arrestation mars dernier, leur fille insistait sur leur innocence, arguant que Fouzia était traitée «comme un membre de la famille».
Alors qu’il risquait d’écoper d’une peine maximum de 10 ans d’emprisonnement, l’aveu de leur culpabilité permet au couple marocain de l’alléger à 5 ans. Aussi, ils se sont engagés à verser 50 000 dollars à Fouzia Haddag en guise de dédommagements.