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Espagne : Une famille marocaine secouée par un drame qui s’est fini dans un bain de sang

Un couple marocain a été assassiné d’une manière atroce, à Villarejo de Salvanés, une commune située dans la banlieue de Madrid. Une fois réveillés, les enfants ont découvert le corps de leur mère et de son compagnon baignant dans une marre de sang. Le principal suspect, le père, séparé de sa femme depuis quelques mois, a été retrouvé pendu quelques heures plus tard.

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Vengeance, règlement de compte ou simple acte de folie ? C’est en tout cas une véritable scène de boucherie qui s’est produite lundi matin à Villarejo de Salvanés, une petite commune située dans la communauté autonome de Madrid. Deux Marocains ont été retrouvés égorgés dans leur chambre par les enfants issus d’une précédente relation âgés de 7 et 5 ans. Hanae Balhanafi, (24 ans) et son compagnon de 32 ans, Mustafa, ont été sauvagement assassinés dans leur chambre, une pièce adjacente à celle des enfants, rapporte El Pais.

Selon les premiers éléments du rapport de la garde civile, la femme a été retrouvée avec un couteau enfoncé dans le dos, le corps baignant dans une marre de sang. Les bras des deux amants ont été également sectionnés par l’assassin. Hanae et Mustafa vivaient ensemble depuis la séparation de la femme avec son ex-mari, Mbarak Lamjalakh, un Marocain de 33 ans. Ce dernier, originaire de Larache, tout comme Hanae, est le père des deux enfants. L’ancien couple s’était séparé il y a plus de trois mois.

Vie de couple houleuse

La séparation est due aux violences conjugales. Mariée à l’aube de ses 14 ans, Hanae vivait en Espagne depuis 8 ans, mais était régulièrement victime d’abus et de maltraitance de la part de son mari. Après plusieurs plaintes, elle finira par se séparer de Mbarak en mars. Un divorce dur à avaler pour le père. Ce dernier a même reçu une injonction du tribunal, le 1er avril, lui interdisant de s’approcher de son ex-femme à moins de 500 mètres.

Lundi, lorsque les enfants se sont réveillés, ils sont allés voir leur mère puisqu’elle avait l’habitude de venir dans leur chambre tous les matins. Mais une fois la porte franchie, ils avaient du mal à comprendre ce qui s’était passé. Une amie de Hanae qui devait prendre le petit-déjeuner avec elle a été la première à se rendre sur les lieux. «Les enfants pleuraient et disaient que leur mère était morte. Ils sont allés à l'étage, mais n'ont pas osé entrer dans la chambre», a-t-elle expliqué. Elle a immédiatement appelé la police et une ambulance.

L’amie de Hanae, qui l’a vue dimanche, n’aurait jamais imaginé un tel carnage. «Elle était très contente et elle m'avait dit de venir le matin pour emmener les enfants à l’école et plus tard déjeuner», se souvient-t-elle. Certes «il y avait une ordonnance restrictive, mais Hanae n'aurait jamais imaginé quelque chose comme ça», explique-t-elle. En plus, «Mbarak est un homme mince avec peu de force physique», a-t-elle ajouté.

Le présumé assassin était boucher et avait le double de la clé

Même s’il avait reçu l’ordre de ne pas s’approcher de son ex-femme, Mbarak avait le double de la clé du domicile. Son ex-femme ne trouvait pas utile de changer la serrure. Selon la garde civile, la porte d’entrée n’a pas été forcée. «Elle a toujours gardé verrouillée la serrure et laissé la clé à l’intérieur de sorte qu'il ne pouvait pas entrer», explique l’amie de la victime. Mbarak avait appelé Hanae en disant qu'il voulait revivre avec elle. «Il était même venu à la maison et s'est caché dans la cage d'escalier», indique-t-elle. Les forces de sécurité étaient au courant de l'injonction, mais la situation n'a pas été considérée à haut risque.

Interrogés quelques heures plus tard, les enfants ont indiqué avoir aperçu leur père à l’intérieur de la maison, mais sont partis se coucher, selon le maire de la localité, Marco Antonio Ayuso. Dans d’autres déclarations, ils n’ont pas donné la même version. Mais plusieurs éléments semblent accabler leur père. Ce dernier a travaillé pendant six ans dans un abattoir de la ville. En plus, il ne s’est pas rendu au travail lundi. Ses collègues disent pourtant qu'il était un employé acharné, «le meilleur», et ne comprennent pas comment il aurait pu commettre un tel crime.

Le père retrouvé pendu

Toutefois, ils se souviennent que Mbarak était dernièrement «très affecté» par la séparation avec sa femme. «Parfois, il dormait dans la voiture et il est arrivé qu’il nous demande une chambre pour dormir ici», expliquent-t-ils. Alors que certains voisins les voyaient comme un couple normal, l’un d’eux, a donné une version bien différente. Selon lui, l'ex-mari ne se comportait pas très bien avec Hanae. «Elle - Hanae – nous a dit que parfois son mari ne rentrait pas à la maison pendant des jours après avoir reçu son salaire, parce qu’il jouait avec les machines à sous».

Les cousins ​​de la défunte ont indiqué que Hanae avait été menacée la semaine dernière par Aziz, le frère du présumé assassin. «Si vous ne retournez pas au Maroc, je vais tuer votre fille», aurait-il dit à la victime. Aziz ne pouvait pas concevoir que son frère soit déshonoré. Il ne supportait pas la nouvelle relation de Hanae et voulait qu’elle retourne à Larache, souligne La Razon.  Depuis hier, la garde civile recherchait le présumé assassin qui avait éteint son téléphone et s’était enfui à bord d’une voiture. Ce matin, l’homme a été finalement retrouvé pendu à un arbre à Guadaljara, dans la communauté autonome de Castille-La Manche, à une soixantaine de km de Madrid.

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