Les apparitions publiques de Benkirane ne manquent pas de nouveautés. Hier à Bouznika (près de Rabat), lors d’une rencontre interne de son propre parti, le chef du gouvernement n’a pas raté l’occasion qui s’est présentée à lui pour tirer à boulets rouges sur tous ses opposants, dans les formations politiques -Chabat en l’occurrence- et dans les médias. Il n’a épargné personne.
«Chabat, un grand prévaricateur»
Dix jours après la perte des élections partielles à la circonscription de Moulay Yaâcoub au profit de l’Istiqlal, Abdelilah Benkirane est revenu à son sport favori : attaquer sans relâche Hamid Chabat. «C’est un grand prévaricateur», a martelé le PJDiste devant les siens, ajoutant, sur un ton ferme, que par «respect à l’Etat marocain et à ses institutions» il continuera à pointé du doigt les dépassements du secrétaire général du parti de la Balance.
Selon le PJDiste, Chabat et ses semblables ne méritent pas d'être les leaders du parti de l’Istiqlal. Au passage, Benkirane n'épargne pas la figure historique du parti, en rappelant que Allal El Fassi est décédé alors qu’il n’avait pas terminé de payer le prêt de sa maison et que c’est le roi Hassan II qui s’est chargé de le faire à sa place. Dans sa guerre contre Chabat, le chef de gouvernement alimente toujours ses attaques par ces rappels historiques qui lui permettent de faire des comparaisons entre le fondateur du PI et l’actuel homme fort du parti.
2M, Le groupe Le Matin et Hespress, les ennemis médiatiques de Benkirane
A Bouznika, Benkirane a élargi la liste de ses ennemis dans les médias, en y ajoutant de nouveaux éléments. Si 2M y figure depuis bien longtemps, même avant que le PJD ne dirige l’actuel cabinet, le secrétaire général de la Lampe a intégré dans sa sélection : des cadres à Al Oula, le journal Assahra Al Maghribia (pendant arabophone de Le Matin et propriété du groupe Maroc Soir, proche du Palais) et le site électronique Hespress.
Celui-ci est accusé par Benkirane d’avoir «tourné sa veste» (Ba3t lmatch). Au passage il a averti la direction du site d’actualité arabophone de l’imminence de la baisse de sa popularité à cause du changement de sa ligne éditoriale. Selon le chef du gouvernement, celle-ci n’est plus en faveur du PJD et de ses ministres, comme au début du gouvernement Benkirane.