Maroc : 458M$ de prêt par la Banque mondiale pour la réforme des retraites, les PME et l'accès à l'eau potable

Nouveau partenariat stratégique entre la Banque mondiale et le Maroc. L’institution financière internationale, réunie hier dans la capitale américaine, a approuvé un nouveau programme d’aide pour le Maroc, tout en annonçant de nouveaux projets pour l'appui du secteur financier du pays et l'approvisionnement en eau en milieu rural. Etalé sur la période allant de 2014 à 2017, ce nouveau partenariat stratégique ou Country Partnership Strategy (CPS), vise ainsi à donner une nouvelle impulsion aux programmes de réforme et de développement clés du gouvernement marocain, lit-on sur le site de la BM.

Ce partenariat s’articule autour de trois points : favorisation d’une croissance compétitive et inclusive, construction d'un avenir vert et renforcement de la gouvernance et des institutions afin d’améliorer la prestation de services pour les citoyens. «La stratégie est ancrée dans les priorités de développement du pays et est en ligne avec les objectifs de réduction de la pauvreté et de promotion de la prospérité commune du Groupe de la Banque mondiale», a indiqué Simon Gray, le directeur de la BM pour la région du Maghreb. Selon ce dernier, «elle est le fruit de vastes consultations avec les représentant du gouvernement marocain, des membres de la société civile, du secteur privé et d’autres intervenants clés».  

458 millions de dollars

Concrètement, le nouveau partenariat permettra de débourser 458,6 millions de dollars pour deux projets. Cette enveloppe sera répartie ainsi : 300 millions de dollars serviront, comme première tranche, en tant que prêt à la politique de développement (DPL) des marchés de capitaux. Ce nouveau prêt appuiera les mesures de développement du marché des capitaux et la réforme de la Caisse de Retraite. Il appuiera également les politiques visant à faciliter le financement des PME, l'équilibre entre l'accès et la stabilité financière.

Les 158,6 millions restants seront consacrés à l’amélioration de l’accès à l’approvisionnement en eau en milieu rural. Cette enveloppe appuiera ainsi les efforts de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) pour l’approvisionnement en eau potable des zones rurales mal fournies. Cela se traduira par le changement de bornes-fontaines pour les connexions maison, en offrant des pré-financements. L'objectif est d'étendre les services à environ 420 000 personnes dans les zones mal desservies des provinces ciblées.

Promotion du secteur privé

Par ailleurs, à travers ce nouveau partenariat, la BM entend aider le Maroc à accélérer la cadence de sa croissance afin de créer des emplois, innover dans l’approche multisectoriel pour en faire bénéficier les générations futures. Il est également question de renforcer l’intégration régionale et de promouvoir le secteur privé. Justement, sur ce volet, la BM va apporter des services financiers et techniques en s’appuyant sur ces institutions consacrées au secteur privé, notamment la Société financière internationale (SFI). Cette dernière va poursuivre la promotion du privé pour accélérer la croissance et attirer les investisseurs. En outre, elle entend élargir l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PME). Depuis 2011, la SFI a déboursé 590 millions de dollars pour appuyer le secteur privé.

Soutenir l’expansion des entreprises marocaines en Afrique subsaharienne

Selon Moulay Makhlouf, le Directeur régional de la SFI pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), le nouveau partenariat entre la BM et le Maroc «renforce également l'engagement de la SFI à promouvoir l'intégration régionale grâce à des investissements Sud-Sud, en soutenant l'expansion des entreprises marocaines en Afrique subsaharienne et en créant les conditions pour le Maroc de devenir une plaque tournante régionale pour les investissements». Sur ce point, l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) a appuyé l’industrie manufacturière, l'agro-industrie, et des projets bancaires au Maroc, et s’engage aussi à utiliser ses garanties pour soutenir les projets du secteur privé.