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Grand Angle  

Maroc : Al Adl Wal Ihsane critique nommément le roi et trouve des excuses à Benkirane

Le rapprochement entre le PJD et Al Adl Wal Ihsane se précise. Le n°2 de la Jamaâ a mis de l’eau dans son vin lorsqu’il a abordé l’action du gouvernement Benkirane, au point de lui trouver même des excuses. En revanche, il n’hésite pas à critiquer ouvertement le roi et l’entourage royal. Auparavant AWI évitait, dans ses réquisitoires, de citer nommément le roi. Détails.

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Fathallah Arsalane sur Arabi21 / Copie d'écran
Temps de lecture: 2'

Une semaine après la fouille très poussée de son secrétaire général à l’aéroport de Casablanca, Al Adl Wal Ihsane réagit. Par la voix de son porte-parole, la Jamaâ dénonce la concentration des pouvoirs entre les mains du roi Mohammed VI.

Dans un entretien accordé à la chaîne Arabi21, Fathallah Arsalane livre son constat sur le paysage politique marocain. Pour le n°2 d’AWI «il n’y a qu'un seul acteur politique majeur et essentiel qui est le roi et l’entourage royal. C’est lui qui domine tous les sujets».  Il y a longtemps qu’AWI n'avait pas visé aussi ouvertement le roi.

Auparavant, le mouvement parlait de Makhzen ou de «gouvernement de l’ombre», comme ce fut le cas lors d’une interview, fin avril 2013, du même Arsalane à l’AFP ou encore tout récemment d’ «institution monarchique », qui figurait sur le communiqué final sanctionnant une réunion, tenu en janvier dernier à Salé, du Cercle politique.

Des excuses au cabinet Benkirane

Pour Arsalane, une fois la parenthèse du Printemps arabe terminée, «le pouvoir est revenu avec force pour reprendre en main tous les dossiers : politique, économique, social, culturel et religieux. Il s’agit d’un véritable monopole de tous ces pouvoirs y compris ceux de l’économie et des finances».

Cette situation a impacté négativement l'action du gouvernement. Celui-ci «n’a plus aucune marge de manœuvre», déplore le n°2 d’Al Adl wal Ihassane. «Les ministres n’apparaissent que lors des drames touchant le peuple ou pour justifier des décisions impopulaires. Tous les points négatifs sont attribués au gouvernement», a-t-il ajouté.

Et pourtant, il y a une année et quelques jours, le même Arsalane adoptait un autre ton au sujet de la participation du PJD au gouvernement. «Ils ont choisi de mettre le pied dans le feu», regrettait-il dans un entretien accordé à l’AFP. Ne faisant pas dans la dentelle, il a qualifié les ministres du PJD ««de simples employés de façade».

Les raisons de l'indulgence

Cette indulgence avec le gouvernement dirigé par le secrétaire général du PJD trouve une explication dans l’entretien. Une fois qu’il eut terminé de critiquer le roi et l’entourage royal, Arsalane a précisé que les mouvements islamistes au Maroc n’entretiennent pas de relations conflictuelles, comme c’est le cas au Moyen-Orient, notamment en Egypte entre les Frères musulmans et les salafistes du parti Annour, favorable à la destitution de Mohamed Morsi.

Le n°2 d’Al Adl Wal Ihsane a expliqué que chacune des factions islamistes marocaines a sa propre vision et sa stratégie d'action. «Nous gérons nos différences et nous acceptons les critiques des uns et des autres», a-t-il conclu.

arsalan
Auteur : LUCIDEPASTOUJOURS
Date : le 19 septembre 2014 à 07h47
pose des bonnes questions certes, mais l'islamisme de ce monsieur n'est vraiment pas une solution pour le Maroc de demain
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