Un Néerlandais d’origine marocaine, actuellement en prison pour «trafic de cocaïne», est sur le point de révéler tout un réseau de policiers véreux à Casablanca. Installé depuis des années dans la capitale économique où il possède, notamment, un grand café à Aïn Sebaâ, il se dit victime d’un complot orchestré par un officier de police à Anfa.
Selon lui, le policier était un des habitués du café. Il était en bons termes avec le propriétaire, au point qu’il aurait demandé à l’ancien MRE de lui prêter à plusieurs reprises de l’argent. Subitement, la relation se détériora lorsque l’investisseur demande à l’agent de sûreté de lui rendre son dû que des sources estiment à 20 000 dirhams.
Apparemment, le policier aurait rejeté les multiples demandes exprimées, en ce sens, par son ancien «ami». Il décide même de passer à l’action en effectuant une descente musclée au café, procédant à l’arrestation de tous les clients et notamment du propriétaire qu'il accuse de trafic de cocaïne.
Du tcharmil en uniforme ?
Très vite le Maroco-néerlandais se retrouve dans une cellule à la prison d’Oukacha. Le policier croyait ainsi se débarrasser du MRE. Mais la suite des événements va peut être lui donner tort.
Au commissariat, lors de la phase de l’interrogatoire, l’officier a demandé à sa victime la somme de 40 000 dirhams, en échange de sa libération. Ce dernier n’aurait eu d’autre choix que d’accepter l’«offre». Aussitôt, il téléphone à sa femme pour qu'elle mette à disposition la rançon au policier ripoux. Une fois arrivé sur les lieux avec des complices en uniforme, il aurait réussi à arracher à l’épouse grâce au chantage, une somme de 230 000 dirhams.
Une corruption qui n'aura servi à rien puisque l’ex-MRE est placé en détention, sans qu’il ne puisse bénéficier de la liberté provisoire dont il avait droit.
L'ex-MRE et sa famille se mobilise
Une fois en prison, le Néerlandais d’origine marocaine observe une grève de la faim en signe de protestation contre les conditions ayant conduit à son incarcération. Parallèlement à cette action, sa famille adresse une lettre au directeur général de la sûreté nationale, Bouchaib Rmil en vu de le mettre au courant de toute l’affaire. Elle sollicite également le soutien de l’ambassade des Pays-Bas et informe par une correspondance, le cabinet royal.
Une mobilisation qui commence à porter ses fruits. Le lundi 21 avril, le procureur près la cour d’appel de Casablanca ordonne l’ouverture d’une enquête sur le policier et ses complices. Sous couvert d’anonymat, des sources avancent que le mis en cause ne serait pas à son premier coup d’essai, il compterait plusieurs forfaits de ce genre.