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Grand Angle

Maroc : Dialogue de sourds entre gouvernement et partenaires sociaux ?

Après un 1er mai moribond, le gouvernement entame ce vendredi 7 mai 2010 une série de rencontres avec les partenaires sociaux. Objectif : tracer les grandes lignes du «nouveau» contrat social. A l’ordre du jour de la réunion : le projet de loi sur le droit de grève, l’indemnité de perte d’emploi, ou encore un projet de loi destinée aux centrales syndicales.

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Du côté des principales organisations syndicales (FDT, UMT, UGTM, UNTM), les revendications portent sur l’augmentation des salaires des fonctionnaires, l’amélioration du pouvoir d’achat, la baisse de la TVA, le respect des libertés syndicales et la ratification de la Convention 87 de l’Organisation Internationale du Travail sur la liberté syndicale.

Autant dire que les débats et les échanges devraient être tendus voire houleux. Reste à connaître la marge de manœuvre du gouvernement piloté par Abbas El Fassi et surtout les propositions concrètes de la majorité. Une majorité divisée, fragilisée et démobilisée.

Un Premier ministre, usé par l’exercice du pouvoir, menacé dans son propre camp (charges à répétition de Hamid Chabat, maire de Fès et candidat au fauteuil de SG de l’Istiqlal) et chahuté par le Parti Authenticité et Modernité (PAM) qui exige du 1er ministre un bilan des réalisations au Parlement à mi mandat. Pour rappel, cet exercice avait été effectué par ses prédécesseurs comme Driss Jettou lors de la mandature 2002 / 2007.

Fragilisé ? Abbas El Fassi ne sait plus à quel saint se vouer. Les socialistes ne sont toujours pas convaincus de leur participation au gouvernement et ils se déchirent en interne sur la ligne politique du parti. Autrement dit, ils ont d’autres chats à fouetter que de soutenir l’action gouvernementale et se préoccuper du débat sur le dialogue social.

Quant au RNI et son nouveau leader, Salaheddine Mezzouar, également ministre de l’Economie et des Finances, la refonte des structures du parti, sa (probable) fusion avec le PAM ou encore la perspective des échéances électorales 2012 figurent au rang des priorités. Pour ce qui est du dialogue avec les partenaires sociaux, le minimum…syndical sera assuré.

Pour le Mouvement Populaire (MP), dirigé par Mohand Laenser (ministre sans portefeuille), la priorité des priorités est l’alliance avec le PAM, conditionnée par une modification apportée au code électoral avec le retour à un système uninominal et les préparatifs du congrès du parti prévu le 11 juin prochain. Un «évènement» qui permettra au parti de lancer la campagne 2012 avec en ligne de mire la Primature pour Mohand Laenser.

Du coup, on peut s’interroger sur la motivation réelle des responsables politiques pour entendre les revendications des syndicats et sur les possibles avancés sur le terrain. D’autant plus que les centrales syndicales ne sont pas dans leur meilleure forme. Affaiblies, en ordre dispersé, sont-elles en capacité de peser et de faire basculer la balance ?

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