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Mariage pour tous : Les musulmans contre tout « bouleversement du modèle familial »

Les musulmans de France, conservateurs ou pas, sont en grande partie opposés à la loi du Mariage pour tous, tout comme à l’IVG ou encore l’euthanasie. La 31e rencontre annuelle de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui s’achève ce lundi au parc des expositions du Bourget, était une occasion pour le rappeler. 

Publié
Ph : Lejdd.fr
Temps de lecture: 2'

Depuis vendredi, se tient la 31e Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), organisée par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) au Parc des expositions du Bourget, près de Paris. Cette année, le thème choisi pour le congrès est celui de «L'homme, la famille, le vivre-ensemble». Occasion pour les musulmans de France de rappeler leur position sur plusieurs questions sociétales d’actualité, comme la loi du Mariage pour tous, adoptée il y a maintenant un an, par la majorité socialiste.

«La brutalité des changements»

Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille, dans le nord de la France, et président de l’UOIF a, en effet, appelé samedi les musulmans de France à «résister au bouleversement du modèle familial», et à participer aux grands débats de société comme «l'avortement» ou «l'euthanasie», rapporte Le Figaro.

«La brutalité des changements sociétaux sur le mariage et la famille, en 2013, nous ont secoués», a-t-il déclaré. «Il est étrange qu'à notre époque où l'on prône le retour au naturel on s'en éloigne encore plus» sur le plan familial, a poursuivi le responsable avant de critiquer la loi sur le mariage pour tous. Cette loi a «marqué un pas supplémentaire vers la dislocation de la famille», a estimé Amar Lasfar. Dans ce contexte, les parents doivent se poser en «modèle» et «résister au bouleversement du modèle familial», a-t-il ajouté.

«En l'espace d'un siècle, les mutations ont été majeures, les valeurs sont sans cesse bousculées», a-t-il commenté. Pour le président de l’UOIF, la communauté musulmane de France a «le devoir de s'interroger», pour participer aux grands débats de société, comme «l'avortement», «l'euthanasie» ou la nature du «système éducatif».

«Complètement écœuré »

Bien qu’il s’agisse d’une rumeur lancée en début d’année, la fameuse théorie du genre, médiatisée par Farida Belghoul, une proche de l'essayiste Alain Soral qui avait également appelé au boycott des écoles, inquiète toujours les parents de confession musulmane. Hassan, père de six enfants à Villepinte, dont trois en primaire, en fait partie.

L’homme, interrogé par le quotidien Le Monde, estime en effet que ce n’est le rôle de l'école d'aborder «les questions sexuelles» avec les élèves. Comme beaucoup d’autres parents, «et pas seulement les musulmans», il a retiré ses enfants de l'école au moment de la polémique. «J’ai voté Hollande en 2012, mais je suis complètement écœuré par la gauche sur les questions de la famille. On est désemparé face à toutes ces choses qu'on nous impose sans nous consulter !», déplore-t-il.

Du coté de l’UOIF, la vigilance reste de mise également. «Même si c'était une rumeur, il n'y a pas de fumée sans feu. J'ai cru le ministre Peillon, mais je reste vigilant», a d’abord réagi Amar Lasfar, avant de souligner : «Aujourd'hui, nous sommes inquiets, ce sujet de la famille nous a secoués. Cette théorie du genre, même si je ne la vois pas encore, je ne lui souhaite pas la bienvenue».

Le congrès de l’UOIF prend, par ailleurs, fin ce lundi 21 avril. Parmi 70 personnalités qui ont été invitées, figurent Hani et Tariq Ramadan, Ludivine de la Rochère, présidente de la Manif pour Tous et le Père Christophe Roucou, chargé des relations avec l'islam à la Conférence des évêques de France.

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