Maroc : Une journaliste refoulée du Parlement pour une robe frôlant les genoux. « Horma » vous dîtes ?

Les scandales au Parlement marocain s'enchaînent et s'emmêlent. On en a vu plusieurs et très divers à chaque session. Le dernier en date vient confirmer la fameuse exception marocaine. Qui aurait pu imaginer qu’une journaliste puisse être expulsée pendant qu’elle accomplissait son travail à cause de sa robe qui frôlait ses genoux ? Pourtant, c'est bel est bien arrivé. 

Les faits remontent à vendredi dernier. Pendant que la journaliste Khadija Rahali du quotidien Al Assima Post couvrait l'élection du président de la première chambre du Parlement, le ministre Habib Choubani, chargé des relations avec le Parlement et la société civile, lui a reproché sa tenue vestimentaire "inappropriée pour l'institution". Celle-ci porterait atteinte à la «horma» du Parlement.

Interrogée par le portail Panorapost, la journaliste explique : «Je montais l’escalier et, au moment où j’étais en haut des marches, j’ai entendu quelqu’un me héler. C’était le ministre Choubani. Après s’être enquis de ma qualité, il m’a dit sur un ton agressif et provocateur que mes vêtements portaient atteinte à la sacralité du parlement et que, en conséquence, je devais quitter les lieux immédiatement. Estomaquée, je n’ai pas répondu. J’aurais perdu connaissance n’eût été la présence et le soutien de plusieurs personnes, dont des députés et des anciens ministres, comme Yasmina Baddou»

La «horma» vous dîtes ? 

Entre les parlementaires qui dorment paisiblement en pleine séance, ceux qui jouent aux cartes sur leurs tablettes et celles qui discutent de la dernière recette de Choumicha, la sacralité du parlement a, d'ores et déjà, été bafouée à plsuieurs reprises durant ces dernières années. Ces mêmes parlementaires fument à l'intérieur de l’hémicycle alors que cela est strictement interdit.  

Cette robe n'était pas plus longue que celle de Khadija Rahali

Petit moment de divertissement

Libre arbitre 

Le réveil ce n'est pas aujourd'hui, ni demain

Discrimination sexiste et soutien massif

Selon le quotidien arabophone Assabah, Khadija Rahali a déclaré que si le ministre ne présente pas ses excuses publiques, aussi publiques que les propos qu’il lui a adressés, celle-ci le poursuivra en justice en raison de la discrimination sexiste qu'elle a dû subir.

Le Réseau des femmes journalistes du Maroc (RFJ) a dénoncé, pour sa part, avec vigueur les propos sexistes et discriminatoires proférés par Lahbib Choubani. Celui-ci estime que les remarques de Choubani étaient "déplacées" au même titre que son jugement et a exprimé "son entière solidarité" avec Khadija.