Pour le ministère de l’Intérieur, la recrudescence des actes criminels n’est que la conséquence de la commercialisation et la circulation des produits psychotropes. Une conclusion qui a fait l’objet d’une nouvelle circulaire transmise aux walis et gouverneurs des préfectures. Le département de Mohamed Hassad les enjoint à «prendre les mesures nécessaires à l’effet d’éradiquer» la prolifération du karkoubi.
Cette alerte intervient, explique un communiqué de l’Intérieur, suite à «une évaluation de la situation sécuritaire à travers le Royaume». Celle-ci a conclu que «la consommation de ces produits, en provenance de la contrebande, est à l’origine d’actes criminels particulièrement graves qui peuvent laisser un sentiment d’insécurité chez les citoyens».
Tour de vis contre le karkoubi
C’est en effet la première fois que le karkoubi est dans le viseur, de manière aussi directe et agressive, des services de l’Intérieur. Il s’agit là, sans aucun doute, d’une conséquence des dernières instructions royales à Mohamed Hassad.
Le 24 juin 2013, lors d’une session hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser, reconnaissait que la montée de la criminalité au Maroc à l’entrée massive de drogues psychotropes, révélant au passage que durant les cinq premiers mois de 2013, les services de sûreté ont saisi 165 mille unités de psychotropes. Toutefois en dépit de cette réalité, il s’est gardé d’adresser une circulaire exigeant des autorités locales de durcir la lutte contre le karkoubi en provenance d'Algérie.
Arrestation de deux trafiquants de karkoubi à Casablanca
Presque 48 heures après la publication de la circulaire du ministère de l’Intérieur, un gros distributeur de karkoubi, opérant dans le quartier Hassani à Casablanca, tombe dans les filets de la police. La perquisition de sa maison a permis la saisie de quantités importantes de produits psychotropes.
Et il n’est, d'ailleurs, pas le seul. Toujours à Casablanca, à Ben Msik, les agents de la police judiciaire ont arrêté, hier, une femme trafiquante de ce typee de drogue, avec plus de 400 unités en sa possession. Au cours de l’opération, un policier a fait usage de son arme de fonction après avoir subi, de la part d’un complice de la dame, un coup de sabre sur la tête.
Parallèlement à ces deux actions appelées certainement à se multiplier dans les prochains jours, aussi bien dans la grande métropole que dans les autres villes du royaume, la police casablancaise a procédé, dans le cadre de sa guerre contre les jeunes du «Tcharmil», à l’interpellation de 74 jeunes délinquants.