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Grand Angle

Moulay Hicham, le feuilleton du prince banni à Dallas

Vous avez aimé Dallas ? Vous allez adorer Journal d’un prince banni, le livre du prince Hicham, cousin du roi Mohammed VI. Déballage, sexe, argent, alcool, coups tordus, tous les ingrédients d’un récit captivant sont là, racontés par JR (aka Larry Hagman) lui-même. C’est une première, un membre de la famille royale qui raconte les secrets d’alcôves de la dynastie Alaouite. Cela devrait passionner les historiens, certains sociologues, les journalistes et très certainement le spécialiste des familles royales Stéphane Bern.

Publié
Famille Ewing dans la série Dallas / DR
Temps de lecture: 5'

Après avoir fermé le bouquin et ses 380 pages, un sentiment mitigé devrait vous envahir. D’abord du plaisir car c’est un livre passionnant, bien écrit avec même quelques traits d’humour qui nous rappellent la belle plume de Ahmed Benchemsi. Les analyses politiques se mêlent aux petites histoires de palais. C’est un témoignage inédit, un membre de la famille régnante qui livre tout à l’opinion publique, ou du moins ce qu’il a envie de montrer.

Tout au long du récit, Hicham Alaoui retrace les grands moments de l’histoire contemporaine du Maroc, ses relations avec le roi Hassan II, le prince héritier Mohammed, son père le prince Abdallah ainsi que sa famille maternelle. Ce qui en ressort, c’est cette relation tumultueuse entre un prince effronté et le reste de la famille royale. Il revendique sa singularité voire même son entêtement, quitte même à se fâcher avec sa sœur, son frère ou sa mère. Si Hicham est un prince banni par le roi, il semble à la lecture de son propre témoignage, avoir été banni ou du moins marginalisé par l’ensemble de la famille royale, sa propre famille.

Le prince Hicham semble être animé par les mêmes ambitions que son père. Le prince Abdallah, selon son fils, aspirait à jouer un rôle plus important que celui attribué par le roi Hassan II. Le prince Hicham y parviendra en partie vers la fin du règne ce dernier, en jouant le rôle d’envoyé spécial de son oncle lors de missions au proche et moyen orient. Plus tard, au moment de l’intronisation du roi Mohammed VI, il exprimera à ce dernier sa vision du devenir monarchique. En filigrane, on comprend que le prince rouge ne veut pas jouer un rôle représentatif, protocolaire. Le cousin du roi veut devenir l’architecte d’un règne rénové. Finalement, on en conclu que lui aussi est pour une monarchie exécutive, du moment qu’il est partie prenante aux décisions. Il citera d’ailleurs l’exemple de la Jordanie, où «le prince Hassan, qui assure le rôle de back-office de son frère, le roi Hussein, sur le trône». Il rajoutera que ce système bicéphale était en quelque sorte le rêve de son père, Abdallah Alaoui.

Le grand malentendu

Tout le malentendu trouve donc sa genèse dans ce duel entre un roi Hassan II absolutiste et orgueilleux et un prince Abdallah qui aspirait à plus qu’être le simple exécutant de son frère. Une blessure dont Hicham Alaoui héritera. Sa mère par contre lui lèguera sa volonté d’indépendance. C’est ce qu’il fera en partant étudier à Princeton, et surtout en tentant de s’affranchir de la dépendance financière du Makhzen en se lançant dans l’entrepreneuriat. Sur ce point, même si elle est revendiquée comme un trophée, l’indépendance financière ne signifie pas cracher sur les petits coups de pouce dont il bénéficiera grâce à son rang de prince ou à son précieux réseau familial. Le prince rouge est sans aucun doute un entrepreneur atypique dans son contexte familial, mais pas un self-made man.

On peut lui reconnaitre cependant de la persévérance dans son tumultueux parcours. Que cela soit dans ses projets d’affaire ou en politique, il a tout de même affronté de nombreux coups fourrés. La récente manipulation des blogs de Mediapart -relayée par certains médias marocains- qui visait à lui savonner la planche avant la sortie de son livre, en est la preuve. Un peu avant, la police française avait même arrêté une personne qui surveillait le prince de passage à Paris. Mais qui en veut au prince rouge ? Le roi Mohammed VI ? Les sécuritaires ? Les conseillers et proches collaborateurs du roi ? Ou bien ce Makhzen si abondamment cité tout au long de l’ouvrage.

L’énigme du Makhzen

L’auteur aura réussi l’exploit de brouiller la définition que les Marocains ont de ce terme makhzen (appareil administratif régalien au service de la monarchie) et embrouiller tous les étrangers qui liront pour la première fois ce terme dans le livre de Hicham Alaoui. Dans les deux premiers tiers de son livre, le terme makhzen servira de tagine, le plat marocain où le cuisinier banni jettera différents maux qui gangrènent le pays : corruption, népotisme, autoritarisme, passe-droit, injustice, le tout saupoudré de cumin, bien sûr. Le terme qui prend une consistance singulière au fil des pages joue le rôle de poupée vaudou. Un corps artificiel tout en étant vivant, qui est détaché et indépendant de la personne du roi, mais qui reste tout de même lié par un sort maléfique. Ainsi, le prince Hicham offre la solution pratique de détruire cette poupée vaudou sans pour autant anéantir l’institution monarchique et la personne du roi. On touche là le talon d’Achille du prince rouge.

Même s’il réussit à clarifier quelque peu sa pensée vers la fin du bouquin, le cousin du roi étale au fils des lignes ses propres contradictions. Si le constat qu’il fait du royaume d’un point de vue politique, sécuritaire, économique et social, est partagé par de nombreux démocrates marocains, il n’apporte pas de réelles réponses. Il ne peut aller au bout de la réflexion car il reste lui-même -consciemment et de manière assumée- attaché à l’institution monarchique, à la famille royale, et peut-être inconsciemment lié à ce makhzen qui alimente de sa sève, tous les acteurs du pouvoir. N’a-t-il pas lui-même abusé du précieux liquide lorsque la dotation royale de 5000 dirhams (égale à celle du prince Rachid) ne lui suffisait pas pour son train de vie d’étudiant ?

Difficile exercice que d’instruire son propre procès, prononcer la sentence capitale et l’exécuter soi-même. La poupée vaudou est donc une astuce pratique pour tourner autour du pot, faire porter le chapeau à quelqu’un qui n’est pas identifié, ou à quelque chose qui ne peut être contrôlée. Mais le Makhzen n’est pas un corps indépendant qui s’auto-alimente et s’auto-régénère comme l’Hydre de Lerne. C’est un système de gouvernance qui a été produit par les rois successifs et qui vise à maintenir leur pouvoir. L’auteur devra d’ailleurs abandonner la métonymie vers la fin de son livre pour se faire plus direct et interpeller le roi. Le changement avec le risque d’ébranler l’équilibre précaire dans lequel vit le royaume, ou la destruction de la monarchie, tels sont les choix laissés par le prince Hicham à son cousin.

Qu’est ce que le Maroc mérite ?

Au fil des pages, le lecteur du livre se posera la même question : où veut en venir le rebelle de l’intérieur ? Espérer un effondrement du système (révolution ou coup d’Etat) ? Mais dans ce cas il est très peu probable qu’un prince, parfois rouge, parfois bleu, soit nommé maitre d’ouvrage de la reconstruction. Espérer contribuer au changement du système de l’intérieur ? Mais cela implique un retour au palais royal et donc une réconciliation avec son cousin. Chose qui n’est possible que par une modération de ses critiques, un retour dans les rangs, une compromission, bref pour lui un retour à la symbiotique makhzenienne.

Si séduisant dans ses articles et ses interventions télévisées, la longueur du livre met en relief certaines incohérences dans la posture du prince rouge. Celui qui n’exclut pas vouloir jouer un rôle futur au Maroc, se défend fréquemment dans son livre d’être animé d’une quelconque ambition personnelle ou d’esprit Iznogoud. Il sait très bien que cette situation dedans/dehors, juge/parti, arbitre/joueur nuit au final à la démocratisation du Maroc et au travail des démocrates qu’il dit respecter. Crédible quand il livre un discours académique sur la situation au Proche-Orient, l’éveil arabe, ou les folies du camp néoconservateur aux Etats-Unis, il a du mal à garder son habit d’universitaire quand il s’agit du Maroc, et de la famille royale. Les émotions prennent le dessus.

Si le livre à la manière d’un épisode de Dallas est passionnant à suivre avec une dernière partie particulièrement intéressante, en le refermant, on a la douloureuse impression d’avoir, à l'instar de tout le peuple marocain, été pris en otage à cause d’un conflit familial. Il ne me semble pas que c’est «ce que le Maroc mérite», pour reprendre le mot de la fin du Journal d’un prince banni.

Pas si simple
Auteur : Gyvann
Date : le 18 avril 2014 à 16h00
Cet ouvrage apporte un grand grain de sel à l'évolution démocratique du pays et à plus de justice sociale. Il reste un long chemin à parcourir. Comptons sur les jeunes, comme en Algérie, pour faire avancer cet espoir.
"Le prince" banni.
Auteur : Le pédagogue
Date : le 18 avril 2014 à 13h50
Le pédagogue :

Pur produit du mkhzn, l’écrivain souligne que :
La mise à mort du Makhzen est indispensable.
C'est un pouvoir néo-patrimonial qui empêche le développement économique, un système de prédation et de subjugation. Il ne peut donc pas libérer les énergies économiques et donc il ne pourra pas, non plus, faire monter l'eau de la source. Le deuxième volet, c'est la création d'un véritable Etat moderne, un Etat de droit. Aujourd'hui, nous avons une monarchie avec une Constitution. Nous n'avons pas une monarchie constitutionnelle.
LA PHASE ou LA BONTE
Auteur : DR IDRISSI MY AHMED
Date : le 14 avril 2014 à 02h45

A ALAIN ET HENRI

LA PHASE

Merci de tant de poésie
Et de psychologie appliquée
Entre pairs et partenaires
Qui s'admirent et se retrouvent
Par delà les phrases

Après une franche question,
Une simple demande qui doute
Ou je vois l’exercice spontané
De la simple liberté,
Je vous offre ces pensées.

Des réponses fines de clarté, entre amis,
Des excuses élégantes de gentlemen, sincères,
Il y a eu un moment, une phase très belle.

Celle du pardon délicat des prélats
Des grands sages et des seigneurs
Et un moment vertueux
Sur ce parchemin…

Ce forum virtuel, nôtre,
Mais bien franc et vrai,
Qui demain sera effacé.
Il n’en tient qu’au moteur,
Forumactif et ses gestionnaires.

C'est le monde du rêve,
Chaleureux et futile
Qui se confronte à la raison
Du questionnement pur et dur
Mais si spontané, enfin !

Et quand je vois autour de moi,
A chaque instant de la vie réelle,
Comme dans un délire cosmique
Où je me perds,
Nos destins d'hommes farfelus
Et de malades frêles ou en jachère…

Des gens, curieux de leur santé
Combattants en milice,
Un faisceau de mains,
Une lanterne dans un labyrinthe,
Un flambeau dans un marathon,
Pour leurs destinées et leur avenir…

Quand je vois, ces razzias
Nos crocodiles et ces prédateurs,
Défiant les pays où ils prospèrent,
Défiant nos issues et calvaires…

Quand je vois nos célèbres émules,
Ces élégies, ces avatars,
Ces princes bannis, ô Sagesse,
Leurs critiques, affables par moment,
Ou hautaines, des hautes sphères…

Quand je vois, leurs voluptés oubliées,
Hélant les royales splendeurs,
En saints hommes, innocents,
Vaquer à leurs universelles affaires,

Puis, en artistes et amateurs,
Prophètes ou agitateurs,
Défiant la paix séculaire,
Cette grâce ingénue des innocents,
Faire la mouche du coche,
Pour les sortir de leurs lenteurs
Et oublieux sommeils millénaires,


Quand je vois la rue en détresse,
L’école sur la grève,
Ses hooligans et sa presse
Ses syndicats, ses partis déchus,
Leur paresse ou leurs prouesses.

Quand je vois
Ces frontières inhumaines
Où se déchirent et peinent incompris,
Nos ministres et régisseurs

Où sont donc nos droits
Où se terrent nos tribuns
Où sombrent nos libérateurs !

Quand je vois ces méchants
Et ces menteurs et ces profiteurs
Ces parasites et ces tueurs
Qui depuis la nuit des temps
Nous aliènent sans libertés aucunes
Ou presque
Pour être reconnaissant pour certains
Ou simplement
Pour la plupart, sincères !


Là, dans ce trou béant,
Cette bleue et belle Terre…
N’est-ce pas là, La Résurrection,
La Réincarnation, le Jugement ultime
Et les plus hautes peines ?

N’est-ce pas là, l’Enfer ?
C’est triste pour certains !
N’est-ce pas là, le Paradis ?
C’est moins triste pour d’aucuns !

Quand je vois que la cime des arbres
Qui dépassent la profondeur des abysses
Où nous sommes,
Mes amis et mes frères,
Et ces distances que nous parcourons
Blottis, épinglés, fixés,
Sur ce berceau qui tourne…

Là, sous nos pieds,
Sous les chaleurs cosmiques
De ce Soleil qui flambe
Et qui regarde brillant en s’éclatant,
Notre bien petite Sphère…

Quand je vois avec mépris ou envie,
Mes atomes volés, ignares et vides,
Je reste apeuré, étonné, avide
De ce qui passe là-haut.




Là haut quand il fait beau,
Là, suivez mon index de guide,
Par delà le cosmos et ses nuées d’étoiles
Avec leurs tornades d’énigmes.

Le temps, la création, l’inconnu,
L’ignorance, m’interpellent et me noient.
Je ne suis rien,
Je ne suis personne.
Je me rends au vide !

Ce qui fait que je pardonne,
Et que je me remets en question,
Avec mes doutes et mes troubles
A chaque instant, à chaque mot,
A chaque sens, à toute sensation,
Ayant le sentiment d’une particule,
Celui d’un caveau futur
Où le robot ne sent plus rien.

A l'intérieur de ce délire mystique,
Où je ne vois donc rien
De ce qui me façonne,
Ni ce qui me fait agir et tourner
Sur ce monde et ses mystères
Dans cet immense univers
Où je ne suis que matière…

A l'intérieur de ce délire mystique,
Où je ne vois rien de ce qui me façonne
Comme bien, à part entière,
Ce ça, ce rien ne m’apparient guère,
Ce masque, ces vêtements, cette chair
Comme ce moi, ces relents de l’égo,
Ce moi-même, ma personne,
Je pardonne à autrui…

A cet autrui factice
Et ses actes futiles,
Cet acteur gratuit qui s’ignore,
A ses extrêmes fâcheux,
Que j’endure

Comme les images d’un film
Comique, gai ou terrible
Avec ses revers tragiques
Ou ses instants de bonheur
Qui fusent à regret
Ou dans l’amertume…

Je passe par-delà le ton usité
Et l'erreur bonnement induite,
La question innocente et frêle
Ou la judicieuse curiosité.

Je préfère l’oubli au souvenir,
Le renforcement de cet Autrui,
Mon Frère, auquel je pardonne.
Autant qu’à ma personne
S’il y consent, sincère !

Je me préfère, ainsi !

Chassant le mépris et la haine
Chantant l’instant et buvant la vie
Comme autant de germes,
Dans les deux sens que nous sommes !

La vie, en phase avec le cosmos
Et à l’intérieur de moi-même !

Je ne garde comme chaleur
Que le doux du fruit qui passe,
Laissant cet arôme sur la langue,
Le miel sacré de l’indulgence,
L’arbre de la charité : L'amitié.

L'amitié, c’est elle
Ma religion et mes vœux.
C’est à elle, les liens sacrés,
Que je noue avec vous et tisse
Pour tolérer et aimer,
Par dessus les contraintes et les vices
Les vertus, qui ont fait et incarné
Hommes et femmes !

Elle seule, l’Amitié,
Elle seule, la Bonté
Elle seule, la Femme,
Lui seul, l’homme !
Barrez la mention inutile,
Si vous en doutez…

Elles seules,
Me valent tous les rites,
Les piétés diverses ou inutiles
Dans la simple splendeur
Des mets délicats et de la nudité !

J’ai osé déshabiller ainsi
La franchise, la liberté et la dignité
Si vitale et si naturelles pour la personne

Ces actes de compréhension et de sollicitude,
Ces richissimes actes, ces sublimes prouesses,
Ces extrêmes exploits de l’insecte humain,

Cette fleur aux parfums
De sainteté, est la Bonté,
Mes frères et mes sœurs
Humains

Kénitra, ce dimanche 13 avril 2014

Bonsoir à tous !
Auteur : Bodler
Date : le 13 avril 2014 à 19h13
"hospitalisé... pas reçu de souhaits de convalescence (?) de la part... c'est triste... personnalité combative, courageuse, ouverte à la discussion et à la vie !... révèle un homme qui a lutte pour survivre (ouellah !) et réussi en noble prince dans ses entreprises..."
Ecrivez-vous, AMAOUI !
Si le syndicaliste, le vrai Amaoui, vous lisait, il se ferait hara-kiri - en pleurant des larmes de sang !!
Avez-vous la moindre idée de ce que fut sa part d'héritage ?
Savez-vous combien de milliards a-t-il investis, en Asie, dans l'immobilier ?
Vous qui écrivez : "il a lutté pour survivre" !!
Il pleure et vous pleurez avec lui le fait que des "souhaits de convalescence" (?) ne lui furent pas adressés : voudrait-il (et vous avec lui) nous dire que son royal cousin le... boudait ? En sous-entendant : sans raison du tout car, moi, je ne lui ai rien fait, je n'ai jamais rien écrit contre lui ni en tant qu'homme ni en tant que roi ?
Il veut donc : le beurre et l'argent du beurre ?
Mais que je suis bête en disant cela, car, il a eu le beurre et l'argent (beaucoup, par centaines de milliards...) du beurre !
Ezzebda... enta (si AMAOUI) ou ana (Bodler), ehna ezzebda... bghafletna !!
Mais : bof !!!
Dalas ?
Auteur : Gyvann
Date : le 13 avril 2014 à 19h05
Imaginons un instant que Mouley Hassan, fils du roi Mohqmmed VI, lequel aura bientôt 11 ans décède par accident ou suite à ue maladie et que Mohammed VI disparaise aussi.
Qui le succédera ?
Sauf erreur de ma part: Moulay Hicham ?
Emission spécial MRE
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