Karim Ghellab a du souci à se faire. Sa perte, somme toute prévisible, de la présidence de la Chambre des représentants ne sera pas la seule mauvaise nouvelle qui l’attend. Un rapport de l’Inspection générale des finances, relevant du département de Mohamed Boussaid, affirme que Ghellab, durant son passage à la tête du ministère des Transports et de l’Equipement, a bénéficié, en 2008, dans le cadre d’un projet de l’Association des œuvres sociales du ministère, d’un appartement haut standing de 300 m2, au très chic quartier Hay Ryad à Rabat, au prix de 8 500 dh le m2 alors que le prix normal se situerait entre 16 et 20 mille, indique aujourd’hui le quotidien Akhbar Al Yaoum.
L’appétit vient en mangeant
L’ex-ministre a réussi à acquérir deux autres lots de terrain au projet Sidi Abderrahman à Aïn Diab à Casablanca d’une surface totale de 718 m2 pour 1 200 dh le m2 alors que sa valeur réelle sur le marché avoisine les 10 000 dh. Il a également acquis dans les mêmes conditions un lot de terrain pour la construction de villas près de la station balnéaire de Harhoura, près de Rabat. Il faut reconnaitre à Ghellab les choix judicieux des lieux où il achète ses propriétés.
Dans des déclarations à Akhbar Al Yaoum, Ghellab avance qu’il aurait acheté tous ses biens immobiliers alors qu’il était à la tête de la Direction des routes, entre 1998 et 2001, au sein du ministère des Transports et de l’Equipement. Reste à savoir si tous les fonctionnaires de ce département, affiliés à l’Association des œuvres sociales, ont bénéficié des mêmes avantages ?
La même source affirme que le rapport de l’Inspection générale des finances a levé le voile sur une gestion peu conforme aux règles de la transparence au sein de l’Association des œuvres sociales du ministère des Transports. Elle n’est d’ailleurs pas la seule. Les autres associations des différents départements ministériels sont réputées pour être des vaches à lait pour certains privilégiés.
Le PJD aurait des dossiers compromettants sur Ghellab
Sauf coup de théâtre, c’est au RNIste Rachid Talbi Alami, un homme qui traine également quelques casseroles, que devrait revenir la présidence de la Chambre des représentants. Quel avenir politique pour l’Istiqlalien ? Sachant que Aziz Rebbah, l’actuel ministre des Transports, issu des rangs du PJD, a maintes fois, insinué qu’il a des dossiers compromettants pour Ghellab. Le PJDiste mettra-t-il enfin ses menaces à exécution ?
Même s’il perd la bataille du perchoir, Ghellab a encore des soutiens dans certaines sphères du pouvoir. En revanche au sein de son parti, ses relations avec Hamid Chabat sont très froides, c'est d'ailleurs un euphémisme. Pour mémoire, il n’a rallié la candidature du maire de Fès qu’à la dernière minute.