Camps de Tindouf : Des jeunes manifestent en faveur du Maroc, le Polisario riposte

C’est inédit, des drapeaux marocains brandit par des Sahraouis au sein même des camps de Tindouf, indique une dépêche MAP qui relaie un communiqué du mouvement «Khat Achahid», opposé à la direction du Polisario. La même source affirme, également, la distribution de tracts à la population en faveur de la proposition marocaine d’autonomie au Sahara, lancée en 2007.

Ces faits sont l’œuvre d’un groupe de jeunes baptisé : «Halte au refuge et au déchirement qui ont duré 40 ans». L’action de ces jeunes a en tout cas obligé les milices du Front à mener une course contre la montre pour retirer les drapeaux et se débarrasser des manifestes hostiles aux amis de Mohamed Abdelaziz. Des membres du mouvement protestataire auraient été également arrêtés selon «Khat Achahid».

De son côté, le Forum de soutien des autonomistes de Tindouf (FORSATIN) confirme la nouvelle. Il fait état de tracts qui appellent «Mohamed Abdelaziz à reconnaître qu’il a lourdement échoué à négocier une solution de la question du Sahara et à quitter la direction du Polisario qu’il occupe d’une main de fer depuis près de 40 ans sans interruption».

Un média proche du Polisario reconnait les faits

Ce qui s’est passé, mardi, dans les camps de Tindouf n’est nullement un acte de désinformation ou de propagande qui serait l’œuvre d’entités pro-Maroc. L’information a d'ailleurs été confirmée, à demi-mot, par un média proche du Front séparatiste.

Aujourd’hui, le site futurosahara.net, porte-parole de la jeunesse du Polisario annonce le lancement de la campagne «un drapeau sur chaque Khaimat». Une initiative qui intervient «en riposte à certains agissements individuels et isolés». Il s’agit là d’une allusion claire à l’action de «Khat Achahd» qui, selon la même source, avait pour objectif «de perturber la situation dans les camps des réfugiés sahraouis avant le rapport du Conseil de sécurité, prévu mi-avril».

L’Algérie assoupli son blocus

Craignant une vague de contestation qui embraserait les camps, les autorités algériennes ont décidé de suspendre provisoirement l’installation de check points mobiles, mis en place sous prétexte de lutter contre la contrebande. La mesure d'apaisement vise à éviter un remake du soulèvement de 1988 qui avaient été réprimées dans le sang. Il s’était soldé par une quarantaine de manifestants tués, selon les chiffres officiels du Polisario.

En cédant à la pression des habitants sahraouis, l’Algérie offre ainsi, un cadeau aux amis de Mohamed Abdelaziz afin de récupérer un peu de leur popularité, perdue dans les opérations de détournements des aides.