Au fur et à mesure que s’intensifient les affrontements à Ghardaïa entre arabes et amazighs, les accusations ciblant le Maroc comme responsable vont crescendo. Cette mission est l'oeuvre de quelques supports de presse algérienne qui relaient tour à tour ces allégations. En revanche les politiques impliquées dans les présidentielles du 17 avril sont accaparés par ce scrutin. Les autres, résignés, évitent d'aborder l'épineuse question de l'implication supposée du Maroc dans les affrontements de Ghardaïa.
«65 espions marocains à Ghardaïa»
Le quotidien arabophone très conservateur, Echourouk, réputé proche du président Abdelaziz Bouteflika, avance que le royaume aurait envoyé «65 espions à Ghardaïa» en vue d’accentuer les tensions entre arabes et amazighs. La même source soutient qu’elle rapporte l'information contenue dans une note hautement confidentielle, émanant des services de sûreté algériens et adressée notamment à la direction des douanes et la police des frontières. Ce document lance l'alerte sur une infiltration d’agents en provenance du Maroc et appelle à renforcer les mesures de vigilances.
La publication de cette «révélation» est grave. Bien plus que l'effet négatif sur l'image du Maroc, cette information mettrait à nu les défaillances des services de renseignements, pourtant réputés infaillibles selon ces mêmes médias.
Les accusations se succèdent dans la presse
Par ailleurs, il y a quelques jours, le quotidien arabophone El Khabar qui roule en ce moment pour Ali Benflis, le grand rival de Bouteflika, insinuait que le décès de trois jeunes amazighs à Ghardaïa, survenu le samedi 15 mars, seraient l’œuvre de tueurs professionnels venus du Maroc.
Le journal soutenait que des puces d’un opérateur de téléphonie mobile marocain auraient été trouvées sur les lieux du crime. Une allégation qui intervenait au lendemain de la «prise de bec» au Conseil des droits de l’homme entre le représentant permanent du royaume auprès de l’ONU à Genève et son homologue algérien.