Menu

Grand Angle

Prix des médicaments au Maroc : Un député du PJD accuse des ministres de corruption

Le retard pris dans l’application de la baisse des prix de 800 médicaments, inquiète le PJD. Un député du parti vient même de jeter un pavé dans la marre en accusant des ministres du gouvernement Benkirane de rouler pour les industriels pharmaceutiques hostiles à cette décision, prise il y a plus de quatre mois.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

Le 13 décembre dernier, le conseil du gouvernement adoptait un décret du ministre de la Santé, portant sur la baisse des prix d’environ 800 médicaments. Une mesure qui aurait normalement dû entrer en vigueur début mars, si on se fie aux déclarations qu’avait faites Houcine El Ouardi à la presse.

Selon ses dires, trois mois étaient nécessaires pour établir une liste des produits ciblés avant sa publication dans le Bulletin officiel. Aujourd’hui, cette période est dépassée. Elle a même été  repoussée au 19 juin prochain, selon un nouveau communiqué du ministère de la Santé, suscitant davantage de tensions au sein de la majorité de Benkirane.

Un député du PJD accuse des ministres de rouler pour les lobbys du médicament

Mardi en commission à la Chambre des représentants, Mustapha El Ibrahimi, un député du parti de la Lampe, a jeté un pavé dans la marre. Ce dernier a accusé ouvertement des ministres au sein du gouvernement, dirigé par son supérieur hiérarchique au sein du PJD, de recevoir des sommes importantes de la part des industriels afin de retarder la mise en œuvre de la baisse des prix des médicaments.

Le parlementaire n’a toutefois pas précisé de noms, indique aujourd’hui le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum. Cette sortie médiatique traduit cependant un certain malaise, voire même une inquiétude, que partagent les PJDistes qui craignent que la diminution tant attendue ne soit renvoyée aux calendes grecques.

L’opposition demande une commission d’enquête

Placée au rang de priorité pour le PJD, tout report ou retard dans l’application du décret ministériel N°852-13-2 prive, en effet, les islamistes d’un argument de taille dans leur «guerre» contre les partis de l’opposition. Ce qui explique les accusations du député à l’encontre des ministres. C’est d’ailleurs la première fois qu’un PJDiste, qui plus est, un élu au parlement, est allé aussi loin dans la critique des membres du cabinet Benkirane.

Les propos de Mustapha El Ibrahimi n’ont en tout cas pas laissé de marbre l’opposition. Elle n’a pas raté cette occasion pour demander la constitution d’une commission parlementaire d’enquête. De son côté, le ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, présent également à ladite réunion, n’a pas voulu cautionner les propos du député islamiste, estimant que «chacun doit assumer sa responsabilité», ajoute la même source.

Le ministère de tutelle s’est quand même voulu rassurant quant à la baisse des prix. Dans son communiqué, ce dernier a tenu à confirmer «à l’opinion publique, son engagement concernant la décision de la baisse des prix des médicaments».

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com