Résultats 2013 des banques marocaines : Rentabilité et performance internationale étaient au rendez-vous

C’est devant un parterre de journalistes et analystes financiers que Mohamed Kettani, PDG d’Attijariwafa Bank a fièrement présenté les résultats 2013 du groupe. Malgré une augmentation du coût du risque, le leader bancaire marocain a pu dégager un chiffre d’affaires (PNB – produit net bancaire) de 17,9 milliards, en hausse de 4,9%. Le poids de la Banque de Détail à l’International (BDI) s’est renforcé en représentant 26 % de ce PNB, grâce aux bonnes performances des filiales africaines.

Une rentabilité financière «aux meilleurs standards» pour Attijariwafa Bank

Cependant, le résultat net consolidé (RNC) a chuté de 4,6%, s’établissant à 5,1 milliards de dirhams. Idem pour le résultat net part du groupe (RNPG) qui affiche également un repli de 8% à 4,1 milliards de dirhams dont 56,70% proviennent des activités de la banque au Maroc et en Europe.

Toutefois, la banque reste financièrement rentable, son ROE (ratio mesurant la rentabilité des fonds propres) et son ROA (qui exprime le rendement des actifs) s’établissant respectivement à 15,4% et 1,3%. D’après la banque, ces données correspondent «aux meilleurs standards». En outre, les 6,8 millions de clients d’Attijariwafa Bank y ont déposé 237,6 milliards de dirhams en 2013, soit 4,67% de plus que l’année précédente. Parallèlement, les crédits à la clientèle n’ont progressé que d’1%.

BMCE portée par ses filiales africaines

Chez BMCE Bank, les indicateurs sont également au vert. Le groupe dirigé par Othmane Benjelloun a vu son PNB grimper de 10% pour s’établir à 9,891 milliards de dirhams, rapporte la MAP

Le plus marquant chez BMCE en 2013 est la participation de ses filiales africaines dans son chiffre d’affaires (PNB). Celles-ci représentent en effet, 42% du PNB consolidé. Un constat confirmé par le RNPG en hausse de 33% à 1,2 milliards de dirhams. «En examinant la contribution respective des zones géographiques de nos activités au résultat net part du groupe (RNPG), on y relève que la part de l'international a atteint 47% à l'issue de l'année écoulée, l'Afrique participant à ce résultat à hauteur de 41%», a expliqué M. Benjelloun en conférence de presse mardi.

Le groupe a profité de l’occasion pour présenter la maquette de son futur siège qui sera établi au cœur de Casablanca Finance City. Il s’agit d’une tour de 33 à 35 étages et d’une hauteur de 190 mètres qui devrait fin prêt en 2016, d’après les espérances du management de BMCE.

Hausse de 14,6% du chiffre d’affaires chez BCP

Pour sa part, le Groupe Banque populaire (BCP) affiche - à ce jour - la plus forte progression de chiffre d’affaires, PNB, de 14,6% à 13,2 milliards de dirhams. «Cette performance est particulièrement portée par la contribution significative du Groupe Banque Atlantique ainsi que la dynamique commerciale des différents pôles opérationnels du groupe sur le marché domestique», explique au journal Les Eco, une source auprès de la banque.

En 2013 en effet, la filiale africaine de la BCP a pu diversifier ses sources de revenus et ainsi poursuivre sa croissance. A titre d’exemple, sa marge sur commission représente 14,4% du PNB contre seulement 11,6% une année plutôt. Idem pour ses opérations de marché qui pèsent 12,4% du PNB à la fin de l’exercice dernier, contre 10% en 2012.

Malgré la conjoncture actuelle, les banques marocaines arrivent une fois de plus à tirer leur épingle du jeu, grâce - entre autres - à leur politique d'expansion à l'international. Avec l'entrée en vigueur prochaine de la loi sur la finance islamique, les banques classiques définissent déjà leur stratégie d'attaque. Attijariwafa Bank a l'intention de renforcer l'offre de sa filiale, quand BMCE et BCP préparent la création de leur filiales.